Le président chilien, Sebastian Pinera, a signé jeudi un projet de loi visant à annuler une récente hausse des tarifs de l'électricité, l'une des nombreuses mesures destinées à calmer l'agitation sociale. "C'est une bonne nouvelle pour près de 7 millions de ménages", a déclaré M. Pinera après la signature du projet de loi, en compagnie du ministre de l'Energie, Juan Carlos Jobet, et du ministre de l'Intérieur, Andres Chadwick. Ce projet de loi va annuler une hausse de 9,2% du prix de l'électricité, qui devrait baisser en 2021 en raison de l'introduction d'énergies renouvelables et d'un peso chilien plus fort. Cette loi fait partie d'une série de mesures proposées par le Président chilien, mardi, après des jours de manifestations anti-gouvernementales à l'échelle nationale contre le coût élevé de la vie. Les violences qui ont suivi ces manifestations ont fait au moins 18 morts. Selon la présidence, ces initiatives apportent une aide d'urgence aux secteurs vulnérables, à la classe moyenne, aux personnes âgées et aux plus démunis. C'est l'augmentation des tarifs de métro le 14 octobre qui a provoqué la colère de la rue, puis les manifestations ont pris de l'ampleur pour conduire à un mécontentement généralisé contre l'administration conservatrice de M. Pinera. Le 19 octobre, ce dernier a décrété l'état d'urgence et imposé à l'échelle nationale un couvre-feu qui est toujours en vigueur dans de nombreuses régions. Il a également promis de signer hier un projet de loi visant à augmenter de 20% les pensions en faveur d'environ 3 millions d'habitants. Jeudi, l'ONU a décidé d'envoyer une mission pour enquêter sur de présumées violations des droits humains. Face à la multiplication des allégations sur le sujet, dans un pays dont plusieurs régions et la capitale Santiago restent placées sous état d'urgence, la Haut-Commissaire aux droits de l'Homme des Nations unies Michelle Bachelet, qui a été à deux reprises présidente du Chili, a annoncé l'envoi d'enquêteurs. "Les parlementaires et le gouvernement (chiliens) ont tous exprimé le désir d'une mission des droits de l'Homme de l'ONU", a-t-elle ajouté dans un tweet.