Pour ce 37e vendredi consécutif de manifestation pacifique, un tsunami humain a déferlé, hier, sur Bordj Bou-Arréridj, où le centre-ville était noir de monde. Malgré le départ de centaines de Bordjiens à Alger, des milliers sont sortis manifester et crier leur colère et leur refus catégorique de la feuille de route du pouvoir. Une affluence record, qui faisait penser aux premières marches dans la capitale des Biban, a été enregistrée pour ce 1er novembre. Juste après la prière, les manifestants, formant d'immenses carrés, ont scandé des slogans hostiles au pouvoir tout en brandissant le drapeau national et l'emblème amazigh. C'est au rythme d'"Algérie libre et démocratique", "Istiqlal" (Indépendance), "Vive l'Algérie", "Ya Ali, ils l'ont vendue, les traîtres", qu'a commencé la grandiose manifestation dans les rues de la ville. Les cris de "Ya Ali" ont été la spécificité de cette marche des manifestants de tous les âges. Un cri qui rappelle la guerre d'indépendance. Au centre-ville, le mot d'ordre est "Pas de vote avec le gang" et "Etat civil, non militaire". À l'occasion du 1er Novembre, les manifestants ont rendu un vibrant hommage aux chouhada et aux prisonniers d'opinion, dont Lakhdar Bouregâa : "Libérez Bouregâa", "Libérez les otages", "Etat civil et non militaire", "Le peuple veut l'indépendance", "Ils l'ont vendue, les traîtres", "Le peuple veut le départ du système", "Non au recyclage du système rentier", "Nous marcherons et marcherons encore jusqu'à la chute du système".