Drapés dans le drapeau national et l'emblème amazigh, pancartes et banderoles bien visibles, chants en chœur, poings levés et slogans ciblés, les cortèges de manifestants à Bordj Bou-Arréridj et à M'sila ont défilé, hier, pour le 36e vendredi dans une atmosphère de fête, tout en rejetant la présidentielle du 12 décembre et en critiquant la dernière sortie de Bensalah devant Poutine. À Bordj Bou-Arréridj, les manifestants n'ont pas attendu 14h. Ils étaient dans la rue bien avant. Des cercles de discussion ont été formés sur l'actualité et un débat sur l'élection présidentielle et la dernière sortie de Bensalah ont été au centre des interventions. Ces dernières dénoncent toutes le forcing du pouvoir à organiser l'élection présidentielle, malgré le refus populaire. "Nous disons aussi à Bensalah que le mensonge est un péché et Poutine sait tout et n'a pas besoin de tes explications sur la situation en Algérie", dira un des intervenants, qui ajoute : "Le sourire de Poutine est une réponse claire à Bensalah." Juste après la prière, au centre-ville de Bordj Bou-Arréridj, des milliers de personnes, hommes et femmes de tous âges, marchent en scandant : "Ni Moscou ni Paris, c'est le peuple qui choisit le président." Un slogan qui vient en réponse à la rencontre, jeudi à Sotchi, entre le président Poutine et Bensalah. Ce dernier est la cible des slogans virulents scandés par les manifestants. "Bensalah dégage", "Pouvoir assassin", reprenaient les marcheurs. Les manifestants ont aussi demandé aux mouches électroniques de dire qui a vendu le pays et qui sont les complices de l'étranger. Pour ce vendredi, à une semaine de la commémoration du 1er Novembre 1954, les manifestants ont, une nouvelle fois, appelé à sortir en masse vendredi prochain. "Rahou jay novembre", ont-ils répété en chœur, tout en jurant qu'ils ne vont pas arrêter de manifester. "Nous n'irons pas voter et vous pouvez nous emmener tous en prison", ou "Remettez le pouvoir au peuple", "Un Etat civil et non militaire", "Une justice indépendante", "Le peuple veut une nouvelle Constitution", criaient les manifestants. Les Bordjiens ont appelé aussi à la libération de la presse, du champ politique et des détenus d'opinion et politiques : "Libérez les détenus, ils n'ont pas vendu de cocaïne", "Libérez nos enfants", "Non à la répression"… Ils réclament aussi le retrait du projet de loi sur les hydrocarbures : "Ils ont vendu le pays", "L'Algérie est notre patrie", "Le pétrole est le nôtre", "Le pouvoir est au peuple, les richesses aussi", "Les moudjahidine ont arraché l'indépendance et les traîtres l'ont vendue". À M'sila, la mobilisation a été plus forte que vendredi dernier. Les manifestants dénoncent les déclarations de Bensalah devant Poutine, réclament le retrait du projet de loi sur les hydrocarbures et le départ de Bensalah et rejettent l'élection du 12 décembre.