La grande marche pour la liberté a bien eu lieu, hier, à Annaba. Elle aura été grandiose, tant la mobilisation a été grande par rapport aux marches des vendredis précédents. Ce qui n'est pas sans rappeler les marches des 22 et 29 février qui resteront à jamais gravées dans les mémoires, à voir l'ambiance qui a prévalu sur le cours de la Révolution. Une foule drapée dans les couleurs nationales et qui brandissait des banderoles sur lesquelles on pouvait lire des slogans exigeant le départ des tenants actuels du pouvoir et l'annulation pure et simple du scrutin présidentiel que ceux-ci tentent de lui imposer. Jeunes et moins jeunes, femmes et hommes de toutes les conditions sociales ont désavoué à haute et intelligible voix les hommes du pouvoir, qu'ils ont accusés de soutenir les hommes du système honni. Alternant les "Wallah mana m'votyine" (Nous jurons par Allah que nous n'irons pas voter), ils ont entonné des chants patriotiques pour rappeler que ce premier jour de novembre est le prolongement de celui de 1954, lorsque les Algériens ont décidé de se libérer de l'occupant français. Le poing levé et reprenant à l'unisson les slogans des meneurs de la marche, les manifestants ont exigé la libération inconditionnelle et immédiate des détenus d'opinion, journalistes et militants du hirak, évoquant notamment les noms de Lakhdar Bouregâa, Karim Tabbou, Fodil Boumali et Samir Belarbi. À rappeler que la veille, jeudi, les Annabis ont été nombreux à manifester sur l'esplanade du théâtre régional Azzedine-Medjoubi à l'occasion de la cérémonie de commémoration du 1er Novembre et qu'ils ont appelé avec la même fougue à la restitution du pouvoir au peuple en chantant Qassaman et Min Djibalina.