Le chef de la minorité copte-orthodoxe, le pape Chenouda III, a exprimé dans la presse son entier soutien à la candidature du président égyptien Hosni Moubarak pour le scrutin du 7 septembre. En plus des appels lancés ces derniers jours par le patriarche en faveur du président Moubarak, la presse rapporte qu'un prêtre favorable à l'opposition a été suspendu par la hiérarchie de la principale minorité chrétienne d'Egypte. Toutes les directions des églises coptes ont signé un document soutenant M. Moubarak, précise le pape Chenouda III, qualifiant le président égyptien “de personnage remarquable” et de “leader épris de sagesse et de tolérance”. Se déclarant contre un candidat copte à ce premier scrutin pluraliste et au suffrage universel, il affirme qu'il“faut que le président de la République soit de la même religion que la majorité du peuple”, soit musulmane. La minorité copte, dans un pays très majoritairement musulman, serait de six millions sur 72 millions d'habitants, selon les statistiques officielles. Selon les estimations de l'église copte, ils seraient plus de 10 millions. Chenouda III estime que l'opposition “comme l'affirme le président Moubarak” a droit de cité en Egypte, mais qu'elle “doit participer à la construction de la patrie par des propositions et des observations constructives”. Le quotidien indépendant al Masri al-Yom rapporte que la hiérarchie copte a sanctionné un prêtre d'une église proche du Caire pour avoir adhéré au parti libéral al-Ghad, dont le chef, Ayman Nour, est candidat à la présidentielle. Flopatir Gamil, prêtre de l'église de la Vierge-Marie et de Saint-Marc, près des Pyramides, a indiqué au journal avoir été suspendu pour 45 jours par son évêché, sous la pression des services de sécurité. Selon lui, M. Moubarak est disqualifié pour obtenir un cinquième mandat à la tête de l'Etat, n'ayant réglé aucun problème qu'affrontent les coptes en Egypte. Le quotidien gouvernemental al-Ahram indique par ailleurs que les églises anglicanes en Egypte ont lancé un appel en faveur de la participation de 32 millions d'électeurs au scrutin, sans prendre parti entre la dizaine de candidats en lice.