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"Les tenants du pouvoir refusent d'écouter les millions d'Algériens" Partis de l'opposition et personnalités commentent la mobilisation populaire du 37e vendredi
Le 37e acte de la révolution citoyenne, qui a été marqué ce vendredi par une mobilisation populaire exceptionnelle, a suscité des réactions plutôt convergentes parmi la classe politique. Ces marches populaires ont démontré, une nouvelle fois, que les Algériens ne lâcheront pas du lest face à un pouvoir qui persiste à faire la sourde oreille à leurs revendications, estiment la plupart des responsables politiques et autres militants et activistes. Cette attitude du pouvoir, si elle venait à persister, ferait craindre aux partis politiques et aux personnalités nationales une confrontation directe entre le peuple et les décideurs. Soufiane Djilali, président de Jil jadid "Il y a un risque de confrontation directe entre le peuple et le pouvoir" "Le peuple algérien a fait, ce 1er novembre, une démonstration éclatante et extraordinaire à travers les rues d'Algérie. La mobilisation populaire était, en ce jour historique, massive et sans faille. Ces marches ont confirmé, une nouvelle fois, que le peuple algérien reste déterminé à poursuivre démocratiquement et pacifiquement son combat jusqu'à l'aboutissement de toutes ses revendications. Il est clair aujourd'hui que l'opinion publique, qui est très majoritaire, est en mesure de se mobiliser contre le système politique en place. Cette mobilisation signifie, par ailleurs, que les Algériens rejettent l'élection du 12 décembre que le pouvoir cherche à leur imposer, alors qu'ils veulent une véritable alternative démocratique. En un mot, le peuple veut un véritable changement démocratique. Cependant, le pouvoir en place tient toujours à son agenda et à sa feuille de route. Ce pouvoir tient à l'échéancier électoral qu'il a fixé. C'est dire que ce pouvoir n'en démord pas, qu'il n'est pas près d'écouter le peuple. Il n'est pas près de revenir sur sa décision ou de se rétracter, bien que la rue lui signifie un rejet total. Cet état de fait risque de finir par déboucher sur une confrontation directe entre la volonté populaire et la volonté du pouvoir."
Hakim Belacel, 1er secrétaire national du FFS "Le pouvoir assumera les conséquences de son refus d'écouter le peuple" "Cette célébration du 1er Novembre 1954 restera gravée à tout jamais dans la mémoire collective de nos concitoyennes et concitoyens et des peuples de tous les continents à l'écoute des cris de révolte des millions d'Algériens engagés avec bravoure et détermination dans un combat pacifique contre la dictature depuis plus de huit mois. Cette mobilisation massive de tout un peuple, en ce jour historique du 1er Novembre, rappelle haut et fort les engagements patriotiques et révolutionnaires du mouvement national, après la libération du territoire national de l'emprise coloniale, en vue de restituer l'Algérie à son peuple, dans un Etat de droit démocratique et social. Le pouvoir illégitime algérien qui s'attelle obstinément à maintenir le système actuel, à l'aide d'un nouveau coup de force électoral, assumera devant l'Histoire les graves conséquences qui résulteront de son refus d'écouter les millions d'Algériennes et d'Algériens qui rejettent la mascarade électorale du 12 décembre. Le Front des forces socialistes appelle, une fois de plus, les décideurs de ce pays à la raison et à la sagesse. Cessez de jouer la montre et d'exposer la cohésion et la souveraineté nationales à la destruction. Conscient de la gravité de la situation, le Front des forces socialistes réitère son appel à un dialogue inclusif, global et sincère pour sauver définitivement notre pays d'une dislocation certaine et irréversible. En cette date hautement symbolique, le FFS condamne, avec une extrême vigueur, le prolongement illégal de la détention provisoire décidée en haut lieu contre le commandant Lakhdar Bouregâa, un des acteurs principaux de la guerre d'indépendance."
Youssef Taâzibt, cadre du PT "La question du pouvoir est posée avec acuité" "Le 1er novem-bre 2019 intervient au huitième mois de la révolution populaire pacifique réclamant la fin du régime qui a confisqué l'indépendance nationale. Le peuple a rendu un hommage appuyé aux martyrs de la guerre d'indépendance. Par millions, ils ont dénoncé le pillage. Ce mot d'ordre central scandé par des millions d'Algériennes et d'Algériens, ce 1er novembre 2019, est sorti la première fois le 13 octobre dernier lors des manifestations populaires dénonçant l'adoption, par le Conseil des ministres, le jour même, de la nouvelle loi sur les hydrocarbures qui ouvre la voie au pillage étranger de la principale ressource du pays. Ainsi, la question du pouvoir est posée avec acuité par la révolution de février 2019. Qui gouvernera, qui gérera les affaires du pays ? Est-ce le peuple travailleur en se dotant d'institutions légitimes à même d'assurer la satisfaction de toutes ses aspirations démocratiques, économiques et socioculturelles ou alors les usurpateurs du pouvoir de fait, les oligarques de tout acabit ? Faut-il rappeler l'énorme colère suscitée dans le pays suite aux propos éhontés tenus par le président intérimaire illégitime devant le président russe chez qui il est allé quémander soutien et compréhension ? Le peuple algérien a montré, une nouvelle fois, son attachement à la souveraineté nationale intimement liée à la souveraineté populaire, laquelle n'a de sens que si elle s'appuie sur la souveraineté des richesses du pays."
Zoubida Assoul, présidentede L'Ucp "Il est impératif d'écouter les revendications du peuple" "On ne peut que se féliciter de cette grandiose et exceptionnelle mobilisation populaire. Le peuple algérien s'est réapproprié son 1er novembre, qui reste un événement majeur dans l'histoire du pays. Le 1er Novembre 1954 a marqué l'histoire de la nation algérienne. Partant de là, il importe de faire aujourd'hui la jonction entre le passé et le présent pour construire ensemble l'avenir du pays. Le peuple est en train d'écrire une nouvelle page de sa glorieuse histoire, à travers une révolution pacifique qui a émerveillé le monde entier et ce, en jetant les bases de la démocratie et des libertés et d'un Etat de droit. Les marches organisées aux quatre coins du pays et même à l'étranger confirment que les Algériens sont conscients qu'il faudra construire l'avenir du pays. Cependant, le pouvoir persiste dans sa politique jusqu'au-boutiste et dans un déni total de la vérité. Pis encore, il tente de faire croire que le peuple est seulement en train de célébrer l'anniversaire du 1er novembre 1954. Les Algériens appellent depuis le 22 février à une solution politique et rejettent aussi l'élection du 12 décembre. Le pouvoir en place n'est pas en conformité avec les articles 7 et 8 de la Constitution. Le pouvoir doit écouter les appels et les revendications du peuple."
Athmane Mazouz, Secrétaire national au RCD "La transition, seule option sérieuse" "Ce 1er novembre a pris les allures d'une revanche contre un système politique qui a volé la victoire de nos aînés contre la France coloniale. Les millions d'Algériennes et d'Algériens qui ont marché ce vendredi ne pouvaient ne pas avoir une pensée pour les libérateurs du pays, dont Lakhdar Bouregâa qui, depuis la prison d'El-Harrach, rayonne en symbole vivant de l'engagement. Ce vendredi, les Algériens ont crié leur détermination à ne plus subir le diktat de ceux qui ont usurpé leur combat. La transition démocratique, pour laquelle le RCD et d'autres militent, inscrite aujourd'hui dans le combat des forces du Pacte pour l'alternative démocratique, est la seule option pacifique sérieuse pour redonner la parole au peuple algérien, à travers un dialogue sérieux."
Mustapha Bouchachi, avocat et activiste politique "La tenue de l'élection va aggraver la crise" "Les grandioses marches du 37e vendredi de contestation populaire constituent une autre révolution pacifique. Née un 22 février 2019, cette révolution vient compléter celle de la guerre de Libération du 1er novembre 1954. Les Algériens, qui étaient ce vendredi des millions dans la rue, ont appelé, haut et fort, d'une seule voix, au véritable changement politique et au rejet de recyclage du système. L'organisation de l'élection présidentielle dans ces conditions va aggraver la crise politique actuelle."
Nacer Djabi, sociologue "Les décideurs persistent dans leur posture de négation" "Les tenants du pouvoir refusent de faire une lecture positive des marches grandioses organisées en ce jour historique du 1er novembre à travers toutes les régions du pays. Ces décideurs persistent et signent dans leur posture de négation des appels du peuple. C'est un véritable déni de la réalité."