Les ruptures de stock de médicaments aussi bien dans les officines pharmaceutiques privées qu'à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) sont récurrentes. Elles ne font d'ailleurs que rendre délicat le suivi thérapeutique des malades dont la vie dépend grandement. C'est le cas de l'hydroxycarbamide (Hydrea 500), un produit en gélule qu'on ne trouve que dans les hôpitaux publics et qui est en rupture depuis plusieurs semaines. Prescrit pour certaines formes de leucémie, c'est également le seul traitement pour les malades atteints de la drépanocytose, une affection héréditaire de l'hémoglobine, qui touche de nombreuses personnes. Habituellement livré aux hôpitaux publics par le biais de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), il n'est plus servi dans les commandes de ces établissements. "Cela fait deux fois consécutifs qu'il ne nous a pas été livré", nous confiait, il y a quelques jours, le pharmacien chef d'un hôpital public. À la PCH d'Annaba, on explique cette pénurie par "une rupture de stock au niveau d'Alger". "Ce médicament ne nous a pas été livré depuis trois mois", affirme-t-on. "Nous risquons une rechute, nous craignons pour notre vie, car c'est le seul remède pour notre maladie", déclare un malade quant à la disparition de ce produit. "Il ne nous reste qu'à le trouver par d'autres moyens auprès des trabendistes du médicament ou le commander en devise en France", poursuit notre interlocuteur. Utilisé en cancérologie et en hématologie, ce produit est indispensable pour le traitement de nombreuses affections relevant de ces spécialités médicales. Il est à noter que ce produit est exclusivement livré dans les hôpitaux publics. Prescrit par des spécialistes, il n'est pas disponible dans les officines privées.