Un chapelet de slogans hostiles aux décideurs a été scandé par une population qui a tous les droits de se revendiquer précurseur du mouvement du 22 février. Fidèle à son rendez-vous hebdomadaire, la population de Kherrata a réinvesti la rue, hier, pour réaffirmer son attachement aux idéaux du mouvement populaire, né dans cette ville historique le 16 février 2019. "La libération de tous les détenus politiques et d'opinion", "Le rejet définitif de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain", "Le départ de toutes les figures du système" et "L'instauration d'un Etat civil, démocratique et social" ont été les principaux mots d'ordre de la manifestation d'hier, dont l'itinéraire s'est étalé du stade communal jusqu'au siège de la mairie de Kherrata. Munis de l'emblème amazigh et du drapeau national, les manifestants, qui ont bravé le mauvais temps, ont brandi les portraits de certains prisonniers du hirak, notamment ceux du moudjahid Lakhdar Bouregâa, de Karim Tabbou et de Fodil Boumala. "Libérez les détenus d'opinion", "Makanch intikhabat mâa l'îssabat" (Pas d'élection avec les bandes mafieuses), "Ulac l'vote ulac" (Pas de vote), "Ulac smah ulac" (Pas de pardon), "Système dégage !"…, ont-ils scandé durant leur parcours. Visiblement déterminés à mener jusqu'au bout la "révolution du sourire", les Kherratis n'ont pas omis de fustiger, comme d'habitude, les tenants du pouvoir actuels, désignés par les manifestants comme étant responsables de la crise multidimensionnelle que vit le pays. Un chapelet de slogans hostiles aux décideurs a été scandé à tue-tête par une population qui a tous les droits de se revendiquer précurseur du mouvement du 22 février, puisque la première marche contre le 5e mandat pour Bouteflika a eu lieu à Kherrata, le 16 février plus exactement. Depuis, la population a fait preuve d'une mobilisation sans faille, apportant une précieuse contribution à la "révolution du sourire", un mouvement qui a essaimé et pris dans toutes les villes d'Algérie. Les manifestants ont réitéré un slogan qui est dans toutes les manifestations de vendredi, à savoir la revendication d'un Etat civil et leur rejet de l'Etat militaire. Arrivée devant le siège de la compagnie de Gendarmerie nationale de Kherrata, l'immense foule a observé une minute de silence, en hommage aux trois soldats de l'ANP tués mercredi 6 novembre dans un attentat terroriste à Damous, dans la wilaya de Tipasa.