Le sit-in d'hier avait également pour objet d'interpeller les autorités sur la situation du détenu Ibrahim Daouadji, activiste de Mostaganem, dont l'état de santé s'est sérieusement dégradé en raison d'une grève de la faim de 31 jours. Le comité antirépression d'Oran et des acteurs du hirak continuent de se battre pour l'élargissement des détenus de la révolution et l'indépendance de la justice. Hier, ils ont organisé leur rassemblement de protestation hebdomadaire en face du tribunal correctionnel de Cité Djamel pour appeler, encore et encore, à la libération des détenus du hirak et exhorter les magistrats à s'affranchir de leur assujettissement au pouvoir exécutif. "Ya koudhat, harrirou anfousakoum" (Juges, libérez-vous !), ont-ils scandé inlassablement, tout en s'attelant à leurs revendications en dépit de la désillusion provoquée, la semaine dernière, par la "reddition" des magistrats et la condamnation prononcée par le tribunal de Sidi-M'hamed contre les porteurs de drapeaux. "L'indépendance de la justice est une des revendications majeures du hirak et elle passe par l'émancipation des juges. Il faut continuer de lutter envers et contre tout !", a expliqué un manifestant à un passant qui s'étonne que les protestataires continuent d'encourager les magistrats à se libérer. Le sit-in d'hier avait également pour objet d'interpeller les autorités sur la situation du détenu Ibrahim Daouadji, activiste de Mostaganem, dont l'état de santé s'est sérieusement dégradé en raison d'une grève de la faim de 31 jours qu'il a observée pour dénoncer sa détention arbitraire. Selon des informations émanant du comité antirépression d'Oran, le jeune homme a été admis en réanimation à l'hôpital de Mostaganem il y a trois jours. Les manifestants s'inquiètent également des conditions de détention d'Issam Sayeh, emprisonné à Tlemcen, qui refuse de se nourrir depuis le 8 novembre dernier. Les manifestants ont, par ailleurs, scandé des slogans hostiles au pouvoir et réitéré leur rejet de l'élection présidentielle. Ils ont plaidé pour un Etat civil, fondé sur le droit, la justice sociale et le respect des libertés : liberté d'exprimer ses opinions et de brandir l'emblème amazigh sans craindre les foudres d'une justice aux ordres. "Tamazight est également langue nationale et officielle, selon la Constitution, des édifices officiels portent des enseignes en tamazight. Yennayer est consacré fête nationale et on vient aujourd'hui nous dire que le port de l'emblème berbère est une atteinte à l'intégrité territoriale ? C'est clairement une décision politique !", a pesté un enseignant encore sous le choc de la sentence prononcée par tribunal algérois contre les 22 jeunes du hirak.