Résumé : Samia garde son air triste le long de la soirée. Tout le monde l'avait remarqué, en particulier son mari. Au moment de remonter dans son appartement, elle dut faire face à une autre réplique de sa belle-mère. Cette dernière voulait un héritier. Quelques jours passent, Samia avait fini par consulter un grand gynécologue. Le médecin lui avait posé un tas de questions, puis avait procédé à une consultation approfondie. Plusieurs écographies et analyses furent nécessaires et le diagnostic tombe tel un couperet. Samia souffrait d'une stérilité secondaire. -Votre utérus a subi de grands dommages, précise le médecin. Votre césarienne n'a pas arrangé les choses. Vous en avez gardé des séquelles qui ont provoqué à la longue une stérilité secondaire. Bien sûr, rien n'est encore définitivement joué, on peut toujours tenter une fécondation in vitro, mais je ne donnerais pas cher du résultat. Dans votre cas, c'est plutôt sans espoir. Qui sait ? Peut-être que la nature finira par arranger les choses. Pour la soutenir dans cette épreuve, le médecin lui avait pris la main et l'avait serrée dans les siennes. Il n'aimait pas l'échec. Mais dans le cas de Samia, il savait qu'il ne pouvait rien. Sa chute du haut d'un escabeau avait eu de graves conséquences, tant sur son état physique que psychique. La jeune femme se lève et quitte le cabinet, plus morte que vive. Dans la rue, elle se met à marcher vite. Très vite. Plus vite. Elle courait maintenant à perdre le souffle. Quelques passants se retournèrent sur son passage, mais elle n'en eut cure et ne s'arrête que lorsque le souffle lui manquera. Alors elle se remet à marcher d'un pas plus calme et erre sans but dans la grande ville. Soudain, son regard est attiré par une vitrine où s'étalaient des vêtements pour bébés. Elle s'arrête et contemple les affaires exposées, puis passe sa main sur son ventre. Soudain, un goût salé imbiba sa lèvre. Elle se rendit compte alors qu'elle pleurait à chaudes larmes. Sa crise passée, elle se mouche et s'essuie les yeux. Un peu plus calme, elle se remet à marcher plus posément cette fois-ci. De noires pensées se bousculaient dans sa tête. Elle était stérile. Elle ne pourra plus enfanter, ni connaître la joie d'être une seconde fois une heureuse maman. Elle repense à la famille. Comment va-t-elle leur annoncer cette terrible nouvelle ? Djamel et ses parents doivent apprendre cette triste réalité. C'est leur droit le plus absolu. Ce soir, ils sauront qu'ils n'auront jamais cet héritier qu'ils attendaient tous avec impatience. Ni un fils ni une fille. Plus jamais ils ne connaîtront la joie de bercer un bébé dans leurs bras. Sans savoir pourquoi, elle fait demi-tour et se retrouve encore une fois devant le magasin d'habillement pour bébés. Cette fois-ci, elle y entre sans hésitation. Une vendeuse vint à sa rencontre. -Bonjour madame. Je peux vous aider ? Samia allait répondre, lorsque des sanglots l'en empêchèrent. La jeune fille, abasourdie, la dévisage curieusement, avant de demander : -Vous ne vous sentez pas bien, madame ? Samia se reprend et déglutit. -Ça va mieux. Excusez-moi. De longues larmes ruisselaient sur ses joues. La jeune fille lui désigne un siège. -Asseyez-vous, madame. Vous voulez un verre d'eau ? Samia accepte le verre d'eau et essaye de se détendre. Elle ferme les yeux un moment et pousse un long soupir avant de se remettre à pleurer de plus belle. Elle lance un long regard triste autour d'elle et remarque des vêtements pour nouveau-nés. Des chaussettes, des pulls, des bonnets, des salopettes et quantité de petites choses qui feraient le bonheur de toute future maman. Elle repasse une main sur son ventre. Un ventre creux et vide, qui ne pourra plus porter un enfant. Plus jamais. La jeune vendeuse remarque son geste et lui demande : -Vous avez perdu un enfant, madame ?
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