Le mouvement de contestation en Irak ne montre aucun signe d'essoufflement, malgré une répression meurtrière, ayant déjà fait plus de 320 morts depuis le déclenchement du mouvement le premier octobre. Selon le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU, au moins 700 manifestants blessés vont vivre un handicap physique toute leur vie, alertant encore contre l'assassinat et l'enlèvement de nombreux militants et leaders de la contestation, ont rapporté des médias irakiens. Hier encore, des dizaines de milliers de personnes ont battu le pavé à Bagdad et dans plusieurs villes du sud du pays, répondant à un appel à une nouvelle grève générale en soutien aux manifestants qui réclament le départ de la classe politique dirigeante. Les Irakiens voient dans la multiplication des mouvements de grèves, un moyen de pression efficace pour faire pression sur les dirigeants et les pousser à la sortie. Dans la capitale, des milliers d'étudiants ont déserté les bancs de la fac pour rejoindre la place Tahrir, épicentre de la contestation. "Pas de politiciens, pas de partis, ceci est un éveil étudiant!", avait écrit l'un d'eux sur une pancarte. Des manifestants ont installé des tentes sur un segment du pont Senek, face à des policiers antiémeutes placés derrière une double rangée de murs de béton, protégeant l'accès à l'ambassade d'Iran, selon des médias. Plusieurs routes ont été de nouveau coupées dans plusieurs villes, à l'instar de Bassora dans le sud du pays. Dans cette ville pétrolière, les manifestants ont coupé des routes en brûlant des pneus, tandis qu'à Hillah, au sud de Baghdad, étudiants et militants se sont rassemblés devant le siège du Conseil provincial. À Kout, Najaf, Diwaniya et Nassiriya (Sud), écoles et bureaux du gouvernement sont restés fermés et les rues étaient peu à peu envahies par la foule.