Une effervescence règne ces jours-ci à l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa. Les deux campus universitaires, Targa Ouzemmour et Aboudaou, ont été quasiment paralysés, hier, à suite la de l'appel au rassemblement organisé, hier matin, devant la Faculté des sciences exactes (FSE), dont une dizaine d'enseignants du département de physique sont en grève illimitée depuis le 31 octobre dernier. Les enseignants protestataires s'insurgent contre le "parachutage" de leur nouveau chef de département qui est issu de la faculté de technologie, a expliqué le professeur Mohamed Meziani Abdelkader. Selon ce dernier, le doyen de la FSE n'a pas tenu sa promesse de donner le libre choix au collectif des enseignants de physique d'élire leur nouveau chef de département parmi leurs pairs. À noter que le collectif des enseignants et travailleurs de l'université de Béjaïa a dénoncé, dans sa dernière déclaration, "les agissements du recteur, le Pr Boualem Saïdani, qui, fidèle à ses pratiques politiques, démontre, une fois de plus, son implication active dans la contre-révolution que mène le pouvoir". "Il n'a jamais admis que la communauté universitaire de Béjaïa ouvre les portes de l'université à la société civile en libérant les espaces et la parole. Pour preuve, depuis le 3 septembre dernier, M. Saïdani a cadenassé les portes de l'auditorium de Targa Ouzemmour, croyant pouvoir contenir la révolution", déplore le même collectif, qui se dit "fier d'appartenir à un peuple qui, après avoir pu en finir avec la dynastie des Bouteflika, se bat quotidiennement et sans relâche contre un système qui tente de se recycler en réactivant ses relais classiques représentés par les responsables locaux : wali, chefs de daïra, directeurs, recteurs, et aussi par ses associations satellites et partis de la honte : FLN, RND, TAJ, MPA, et ce qui reste de la îssaba". De leur côté, les étudiants de l'université de Béjaïa ont procédé, hier, à la fermeture de tous les blocs pédagogiques, au niveau des deux campus, afin de tenir leur assemblée générale extraordinaire. Selon Massinissa Mouri, un des animateurs de la coordination locale des étudiants (CLE), les membres de cette organisation estudiantine devaient se réunir, hier après-midi, en vue de trancher sur le mot d'ordre de grève générale lancé à travers plusieurs universités du pays. KAMAL OUHNIA