Après une période d'accalmie, l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa renoue avec la protestation estudiantine. En effet, les deux campus universitaires de Béjaïa vivent depuis déjà une semaine au rythme d'un mouvement de contestation qui risque de perturber sérieusement, cette année encore, le déroulement du cursus universitaire. Hier encore, à l'appel de la Coordination locale des étudiants (CLE), le portail principal du campus de Targa Ouzemour a été fermé par les étudiants protestataires, pendant que le pôle d'Aboudaou, qui abritait, hier matin, une assemblée générale extraordinaire (AGE) des membres de la CLE, a vu ses blocs pédagogiques bloqués durant toute la journée. À l'issue de cette AGE, il a été décidé à la majorité des membres de se déplacer en masse à la ville d'El-Kseur, située à quelque 25 km à l'ouest de Béjaïa, en vue de tenir dans la même journée d'hier, un rassemblement de protestation devant la direction des œuvres universitaires (DOU) à laquelle sont rattachées les quatre résidences universitaires de Berchiche. Les manifestants, qui ont assiégé le siège de la DOU d'El-Kseur, exigent la "réintégration immédiate et inconditionnelle" des étudiants exclus "abusivement" cette année. Ces derniers, au nombre de 34, sont connus, selon les représentants de la CLE, pour être des militants politiques très actifs dans le milieu estudiantin Béjaoui. Certaines indiscrétions affirment que la plupart des étudiants exclus des cités de Berchiche sont pointés du doigt par les autorités comme étant des activistes du MAK, le mouvement séparatiste de Ferhat Mehenni. À noter qu'outre ces cas disciplinaires ayant fait l'objet d'une décision d'exclusion parmi les résidents du pôle de Berchiche (El-Kseur), les étudiants protestataires réclament aussi la "levée immédiate" des conditions d'accès au grade de master, afin de donner la chance à tous les licenciés de poursuivre leur cursus universitaire sans être appelés à se déplacer dans une autre région du pays. "Nous sommes mobilisés et déterminés à poursuivre notre mouvement de protestation jusqu'à la satisfaction entière de nos revendications", nous a déclaré, hier, Massi Mouri, membre de la CLE de Béjaïa. De son côté, le Pr Boualem Saïdani, recteur de l'université de Béjaïa, nous a fait savoir qu'un groupe d'étudiants continue effectivement de bloquer certains blocs pédagogiques à Targa Ouzemour en signe de solidarité avec leurs camarades de Berchiche qui viennent de faire l'objet de mesures disciplinaires. Quant à la tension perceptible au niveau du pôle d'Aboudaou, notre interlocuteur affirmera, par ailleurs, qu'"il s'agit d'un groupe d'étudiants du département de langue et culture amazighes qui revendique l'ouverture d'une nouvelle spécialité relative à l'anthropologie. Chose que nous avons pu régler". K. Ouhnia