Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur Annaba, dans la matinée d'hier, n'ont pas empêché les étudiants de manifester sur l'esplanade du théâtre Azzedine-Medjoubi contre l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. Rejoints par des dizaines de citoyens venus renforcer leurs rangs, les étudiants en colère ont exprimé, encore une fois, leur rejet de ce qu'ils qualifient de parodie d'élection et de faire-valoir pour le système honni pour se régénérer. Brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Makanch intikhabat mâa l'îssabat" et "Djazaïr hourra dimoqratia", et tout en agitant l'emblème national, les manifestants ont réclamé haut et fort le respect des revendications du peuple, telles qu'exprimées depuis le 22 février. Ils ont également exigé la libération immédiate et inconditionnelle des détenus d'opinion ainsi que l'annulation des peines qui leur ont été infligées. À noter la présence aux abords du lieu de rassemblement d'un grand nombre de policiers qui suivaient de loin la petite marche que les étudiants, trempés jusqu'aux os, ont effectuée autour du Cours de la Révolution : "Nous ne nous arrêterons pas tant que la volonté du peuple n'aura pas été respectée." Les manifestants, qui ont poursuivi leur marche jusqu'à 13h sous une pluie torrentielle, se sont séparés dans le calme.