Le Parti des travailleurs (PT) ne s'opposera pas à la démarche présidentielle relative à la paix et la réconciliation nationale. C'est ce qu'a laissé entendre, hier, la porte-parole de cette formation, Louisa Hanoune. Selon elle, le projet de charte est “l'attente de la majorité du peuple algérien” et reste néanmoins “une solution médiane”. “Nous apprécions les mesures contenues dans le projet de charte, mais nous pensons que le chemin est encore long pour arriver à la paix”, a affirmé le leader du PT à la clôture de l'université d'été initiée par son parti, qui s'est tenue à l'Ecole des arts dramatiques de Bordj-El-Kiffan. Pour Mme Hanoune, le projet en question contient “des mesures importantes” d'ordre social, notamment, défendues depuis longtemps par le Parti des travailleurs. Elle a même placé sa formation comme pionnière dans la recherche de la paix en Algérie, rappelant que le PT a demandé en 1998 la tenue d'un congrès national de la paix, qu'il a participé à la rencontre de Sant'Egidio avec “le souci de ramener la paix” et que, même après l'accession de Bouteflika à la présidence de la République, il a proposé des suggestions pour “améliorer la concorde civile” et pour “sortir de la crise”. Louisa Hanoune a soutenu que six mois avant l'arrêt du processus électoral, “nous avons demandé l'instauration de la paix”. Elle a en outre relevé que “cette crise a été utilisée pour imposer les politiques d'austérité”, qui se sont matérialisées à travers les programmes d'ajustement structurel, la fermeture de 1 500 entreprises nationales, etc. “Nous avons lié la paix à la résistance contre les politiques antisociales imposées par le Fonds monétaire international”, a indiqué la responsable du PT en se demandant si la démarche actuelle du chef de l'Etat apporterait “la paix et les conditions de la pratique politique pour tous”. Mme Hanoune a d'ailleurs estimé que sans politique sociale, il ne peut y avoir de “paix durable”. Elle a également révélé que “si la paix ne garantit pas l'expression des opinions, elle sera insuffisante”. “Benhadj serait-il arrêté s'il donnait son avis ?” s'est interrogé la leader du PT, en soulignant que “la paix ramènerait la confrontation des idées”. Revenant à l'idée développée par Bouteflika dans son dernier discours, à savoir que la politique est l'art du possible, Louisa Hanoune s'est alors demandée s'il n'y aurait pas “à l'avenir d'autres alternatives”. Outre le “contenu social” de la paix qui aurait dû être mis en évidence dans le projet de Charte pour la paix et la réconciliation nationale, “l'officialisation de tamazight” aurait pu être incluse dans le document, selon elle, “pour en finir avec une crise qui a débuté” en 2001. La secrétaire générale du Parti des travailleurs n'a pas omis, par ailleurs, de s'en prendre à ces “parties étrangères qui aimeraient voir le pays continuer dans la spirale de la violence, pour avoir la mainmise sur l'Algérie”, en soulignant que la lutte anti-terroriste est utilisée contre les peuples. HAFIDA AMEYAR