"Nous continuerons de marcher pour exprimer notre rejet du pouvoir et de toute initiative qui émane de ses représentants. Nous ne négocierons pas notre liberté de choisir notre destin", a expliqué un des manifestants à l'issue de la marche. Pour le deuxième jour consécutif, quelques centaines d'Oranais sont sortis, hier en fin d'après-midi, pour réitérer leur rejet de l'élection présidentielle voulue par les tenants du pouvoir et exiger le changement radical de système. Et, cette fois, les manifestants ont joué la prudence en démarrant leur marche depuis la place Kahina, plus connue sous l'appellation de la Cathédrale, pour contourner l'impressionnant dispositif policier installé tout autour de la place d'Armes. Reprenant les traditionnels slogans appelant au départ de toutes les figures du pouvoir et à l'instauration d'une nouvelle république, ils ont battu le pavé jusqu'à la place du 1er-Novembre, où les attendait la non moins traditionnelle "gâada politique". La marche n'a enregistré aucun incident, contrairement à celle de samedi au cours de laquelle quelques manifestants avaient été frappés par des policiers sourcilleux. "Nous continuerons de marcher pour exprimer notre rejet du pouvoir et de toute initiative qui émane de ses représentants. Nous ne négocierons pas notre liberté de choisir notre destin", a expliqué un des manifestants à l'issue de la marche. Comme leurs concitoyens des autres wilayas, les Oranais ont décidé de "hausser le ton" et de multiplier les actions dénonçant l'organisation de l'élection présidentielle, notamment par les marches quotidiennes. Marches qui, malgré le risque toujours possible de la répression policière, semblent faire des émules, puisque celle d'hier a enregistré une plus grande participation. Les nouveaux slogans "Nodo ya wharna, nodo nodo. Aala jal b'ladna labgha n'moutou" (Réveillez-vous les Oranais, réveillez-vous. Pour le pays nous sommes prêts à mourir) et "Ah ya Zabana, massira yaoumya njibou el hourria" (Ô Zabana, une marche quotidienne pour arracher la liberté) semblent avoir eu un impact, même si la population reste plus attachée aux marches des mardis et vendredis. "Nous allons maintenir la pression parce que nous avons atteint un point de non-retour. Si nous cédons aujourd'hui, ce sera fini de nos rêves", a averti un autre manifestant, en appelant les Algériens à sortir en masse pour sauver leur pays. "Nous vivons un moment crucial et l'adhésion de tous les Algériens est vitale", a-t-il conclu.