Plusieurs dizaines de jeunes Oranais ont organisé, hier, en fin d'après-midi, une marche pour exprimer leur rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre. La marche, qui a débuté place du 1er-Novembre, a été interrompue par un cordon de police rue Larbi-Ben M'hidi, au niveau du cinéma Maghreb, où les manifestants ont dû bifurquer vers la rue Mohamed-Khemisti pour revenir à leur point de départ. "Nous avions prévu de nous rendre jusqu'à la place des Victoires et de revenir par la rue Khemisti. Au final, la marche a juste été écourtée", a estimé un habitué des manifestations. Pendant la marche, les jeunes protestataires ont réitéré leur refus de la tenue de l'élection présidentielle, appelé à la libération des détenus de la Révolution, mais aussi exhorté les Oranais à s'impliquer davantage dans les manifestations de rejet du scrutin. Ils ont lancé un nouveau slogan : "Nodo ya wharna, nodo nodo. Aala jal b'ladna labgha n'moutou" (Réveillez-vous Oranais, réveillez-vous. Pour le pays nous sommes prêts à mourir). Ce qui a eu l'air de secouer la torpeur de certains passants qui ont rejoint la marche en reprenant le slogan. La marche s'est achevée à la place du 1er-Novembre par la tenue d'un rassemblement au cours duquel les manifestants, dont plusieurs figures du hirak oranais, ont repris les traditionnels slogans appelant au changement radical du système. Sous les yeux vigilants des éléments de la police, plusieurs citoyens ont pris la parole pour souligner la nécessité de maintenir la pression sur le pouvoir afin qu'il annule l'élection, une "mascarade dont le seul but est de perpétuer le système en place". Pour beaucoup, les marches restent le meilleur moyen de contrecarrer la campagne électorale et de montrer au monde que, contrairement à ce que les chaînes de télévision véhiculent, la plupart des Algériens ne veulent pas de ce simulacre électoral. Aucune arrestation n'a été enregistrée au cours de cette marche qui a surpris beaucoup de monde à Oran. "C'est la première d'une série de marches contre la tenue de l'élection. Nous envisageons de marcher tous les après-midi depuis la place du 1er-Novembre et j'espère que les plus sceptiques prendront conscience des véritables enjeux et nous rejoindront". Pour les hirakistes d'Oran, le temps presse et la contre-campagne doit gagner en ampleur pour faire avorter la feuille de route des tenants du pouvoir et de leurs affidés. S. Ould Ali