Le Front populaire (FP) tunisien a annoncé dimanche soir qu'il ne fera pas partie du futur gouvernement que le Premier ministre désigné par Ennahdha, Habib Jemli, compte former prochainement, ont rapporté les médias locaux. Cette annonce intervient à l'issue de la rencontre qu'a eue au palais de la Kasbah le chef du FP, Zied Lakhdher, avec M. Jemli. Selon M. Lakhdher, "le Front populaire n'est pas concerné par la formation du prochain gouvernement", a rapporté la chaîne de radio privée Mosaïque FM, affirmant avoir plutôt exposé les préoccupations du FP quant à la situation générale du pays, selon toujours la même source. "Zied Lakhdher a souligné que la Tunisie a besoin d'un gouvernement qui réalise les objectifs de la révolution, à savoir l'emploi, la liberté et la dignité". Le Parti destourien libre a réaffirmé aussi son refus de participer à un gouvernement présidé par Ennahdha, estimant que Habib Jemli n'est pas aussi libre et indépendant comme il le prétend, lui reprochant le fait d'avoir été secrétaire d'Etat au sein du gouvernement de transition de la Troïka. Pour le député du parti destourien, Majdi Bouthina, "il y a des partis, voulant participer au gouvernement, œuvrent à ‘embellir l'image de Jemli'", cité par le journal en ligne Tunisie Numérique. Alors que le Premier ministre désigné poursuit ses rencontres de concertations avec les partis, les organisations syndicales et patronales, ainsi qu'avec certaines associations et organisations de la société civile, des partis comme Qalb Tounès, le Courant démocrate, le Mouvement du peuple et la Coalition El Karama ont déjà exprimé leur refus de faire partie du futur Exécutif. Mais ce refus n'est pas définitif et la position des uns et des autres pourrait connaître un revirement spectaculaire à la dernière minute. Par ailleurs, les appels pour la formation d'un gouvernement de technocrates se font insistants au sein des politiques et de la société tunisienne qui a exprimé sa déception à maintes reprises via les urnes.