Résumé : Le brigadier-chef lui conseille de garder son sang-froid et d'aller s'occuper des siens. Si Tewfik est coupable, il finira ses jours en prison. Fathma retourne voir son mari et ne tarde pas à rentrer. Elle s'en veut à mort. Elle a tenu à la garder dans la région. Elle le regrette amèrement. Elle se demande si elle aura la force de tout lui dire. Dalia, la femme de Tewfik, fait peine à voir. -Qu'est-ce que tu fais là ?, l'interroge Fathma. -Khalti, je devais vous voir, dit la jeune femme. La police a arrêté Tewfik. Est-ce vrai ce qu'ils disent ? -Qu'ont-ils dit ? La jeune femme baisse la tête. Elle a tellement honte qu'elle ne la regarde plus dans les yeux. -Ils disent qu'il a agressé votre fille, qu'il... -Ma fille, c'est vrai, dit Fathma en pleurant à nouveau. Tu te rends compte. Il l'a battue, violée. Il l'a laissée dans un sale état. C'est un monstre. Wahch. Machi bnadem. Il aurait eu une once d'humanité, il ne l'aurait pas touchée. -Est-ce qu'il y a des preuves ? -Je ne sais pas. Je sais seulement que la police scientifique est passée chez elle. J'espère qu'ils vont trouver des empreintes. Mais dis-moi ma fille, c'est vrai que tu l'as appelé car tu avais besoin de lui ? Est-ce vrai que vous étiez aux urgences ? Fathma baisse les yeux sur le ventre de la jeune femme. Il est plat. -Tu n'es pas enceinte. Vous avez tous menti. -Non, non. On n'oserait pas. Je suis enceinte de deux mois, lui apprend-elle. Hier soir, j'ai cru faire une fausse couche. Je n'étais pas bien. -Et ça va mieux ? -Oui. Je suis allée à l'hôpital. La gynécologue aux urgences m'a prescrit des injections, lui apprend-elle. Je dois me reposer et être vigilante le reste de ma grossesse. -Inchallah tout se passera bien pour vous deux, souhaite Fathma. Mais ma fille, pourquoi es-tu venue ? Puisque dans ton état, tu dois te reposer et éviter les secousses. L'état de nos routes vous met en danger. Tu n'aurais pas dû venir. Tu aurais pu appeler. -Je n'avais pas votre numéro. Et quand la police nous a appelés pour nous dire qu'ils avaient arrêté Tewfik pour l'interroger, je ne vous cache pas que j'étais morte d'inquiétude. Je voulais parler avec vous, savoir tout ce qui s'est passé dans les moindres détails. Est-ce que je peux voir votre fille et lui parler ? -Ah non ! Elle est assez éprouvée par son agression. On a dû lui donner un calmant. J'ai peur pour elle et son bébé. Toutes ces émotions ! Ce n'est bon ni pour elle ni pour lui. Même son père a eu un malaise cardiaque. -Inchallah ils iront bien. Mais je voudrais lui parler. Je vous jure de ne pas la brusquer. Mais Fathma refuse. -Tewfik n'était pas avec vous à l'hôpital ? -Il est arrivé bien plus tard, confie la jeune femme. En fait, j'ai des doutes. J'ignore qui croire, que croire. Je connais mon mari. Il a beaucoup changé depuis qu'il a retrouvé la mémoire. Je sais qu'il n'a cessé de penser à elle. Qu'elle est devenue son obsession. Mais j'ai des doutes sur son agression. Il n'aurait jamais pu lui faire du mal. Je crois même qu'il pourrait donner sa vie pour elle. -Ah ma fille ! Kamélia est sous calmant. Je vais t'emmener la voir. Juste la voir, insiste Fathma, changeant subitement d'avis. Au fond d'elle, elle espère que Dalia ait mauvaise conscience en voyant l'état de sa fille et qu'elle ira trouver la police pour dire la vérité. Tewfik n'avait pas pu être avec elle, car il était ici.
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