Les opposants à la présidentielle du 12 décembre sont plus que jamais déterminés à faire avorter ce scrutin. Dans la wilaya de Bouira, la traditionnelle marche du vendredi ne suffit plus et on observe de manière quotidienne des marches et autres rassemblements contestant la tenue de ces élections dans le contexte actuel. Hier encore, plusieurs actions ont été menées par les citoyens à Haïzer et à M'chedellah pour protester contre le "jusqu'au-boutisme" du pouvoir. Ainsi, les citoyens de la commune de Haïzer (est de Bouira) ont, une nouvelle fois, organisé un rassemblement accompagné d'une marche, afin d'exprimer leur rejet de l'élection du 12 décembre et exiger la libération des détenus d'opinion. En effet, c'est vers 10h que plusieurs centaines de manifestants se sont regroupés sur la place publique de Haïzer, où une opération "ville morte" a été décrétée. Les manifestants, tout en brandissant des pancartes où il y avait écrit "Ulac l'vot ulac" (Il n'y aura pas d'élections), "Non aux élections avec la bande", "Non au 5e mandat sans Bouteflika", "Système dégage !", "FLN et RND dégagez !", "Sraktou l'bled" (Vous avez pillé le pays), ont scandé à tue-tête ces slogans tout au long de l'itinéraire et soutenu que l'élection du 12 décembre "n'aura pas lieu". Selon les protestataires, la révolution du peuple enclenchée le 22 février n'a qu'un seul objectif : refonder les bases d'une nouvelle Algérie. Le slogan "Dawla madania, machi âaskariya" (Un Etat civil et non militaire) a été particulièrement scandé par les marcheurs. En outre, les candidats à l'élection ont été brocardés par les marcheurs. À M'chedellah, ce sont des centaines de citoyens qui ont sillonné les artères de la ville pour exprimer leur rejet de l'élection présidentielle et exiger la libération des détenus d'opinion. Ainsi, c'est vers 11h30 que des centaines de manifestants ont commencé à affluer des quatre coins de la daïra pour converger vers le lieu de ralliement fixé à l'intersection de Bouaâklan afin de donner le coup d'envoi de cette marche. Pour les manifestants, la mise sous mandat de dépôt de Lakhdar Bouregâa, de Karim Tabbou, de Samir Belarbi et de Fodil Boumala et de bien d'autres encore traduit, selon leurs dires, que la justice est à "la botte de la bande et de ses résidus". Les protestataires ont, encore une fois, réclamé la libération des détenus d'opinion et autres porteurs de l'emblème amazigh.