Ni les tentatives de médiation et encore moins les "solutions" promises par le wali n'ont réussi à désamorcer la crise qui secoue cette agence. Cette institution est, en effet, confrontée à une paralysie quasi globale depuis le mois d'août dernier à cause d'un bras de fer qui oppose les fonctionnaires de cette agence à leur directeur. Ce dernier est accusé par les employés de "mauvaise gestion", "incompétence" et aussi de "favoriser le blocage" des projets de logements, notamment ceux du LPA. Jeudi dernier, les employés de cette institution publique ont observé un sit-in devant le siège de ladite agence afin de réclamer le départ de leur directeur et exiger du wali de "tenir ses promesses" formulées lors des dernières rencontres avec les représentants des travailleurs. Ainsi, à en croire ces derniers, leur agence, après avoir connu des années fastes et enregistré des excédents en matière de bénéfices, se retrouve dans une situation critique. Selon les protestataires, l'agence foncière connaît des difficultés financières à cause notamment d'une crise financière, les situations et les créances des différentes entreprises n'ont pas été réglées. "Notre directeur ne gère absolument rien, il est aux abonnés absents", ont-ils fustigé. "Notre agence est une entreprise à caractère commercial, et si nos projets ne redémarrent pas, nous courront tout droit vers la faillite pure et simple", s'alarment-ils. D'après certains fonctionnaires en colère, des tentatives de "réconciliation" ont été entreprises par le wali de Bouira et un procès-verbal a été signé entre les représentants des travailleurs et le directeur décrié. Or, selon nos interlocuteurs, le directeur en question n'aurait pas respecté les engagements pris et consignés dans le PV de réunion. "Il y a même des procès-verbaux signés par le directeur où il s'est engagé à satisfaire nos revendications légitimes. Des revendications que nous avons soulevées depuis plusieurs mois et qui doivent être satisfaites, à l'image du respect des grilles salariales, de l'élaboration d'un plan de charge pour l'agence, le développement des objectifs et la relance des projets de l'agence", ont-ils soutenu. Au sujet de leurs préoccupations socioprofessionnelles, ces fonctionnaires réclament aussi le versement de leurs primes de rendement collectif (PRC), la mise à niveau des promotions et autres titularisations. "Notre avenir est flou et nous n'avons plus le temps d'attendre (…) Si la situation actuelle demeure inchangée, l'agence foncière de Bouira sera fermée !", tranchent-ils. Dans une déclaration remise à la presse, les fonctionnaires grévistes chargent leur premier responsable en l'accusant d'"instaurer un climat délétère" au sein de cette agence et aussi "ne respecte pas la réglementation en vigueur, notamment celle relative aux critères d'accès aux postes de responsabilité", tout en assurant qu'il y a des "promotions indues" et la mise en place de "services et bureaux inutiles, transfert de hauts responsables aux postes inutiles (…)". Face à ces graves accusations, nous avons tenté de prendre attache avec le directeur de l'agence foncière de Bouira, mais ce dernier était absent durant toute la journée. Néanmoins, lors d'une réunion tenue la semaine passée et qui avait regroupé le wali de Bouira, l'association des acquéreurs des logements LPA et le directeur de cette agence, ce dernier s'est défendu de tout blocage et avait lancé un appel à l'apaisement à l'intention de ses travailleurs. "Certes, nous faisons face à une situation délicate, mais nous pouvons nous en sortir si nous conjuguons nos efforts", a-t-il plaidé.