Depuis samedi, les travailleurs de la filiale Carravac, avec ses deux unités de production (El Esnam et Aïn El Aloui), sont en grève illimitée. Ils ont eu recours à cette action après l'échec des négociations entreprises en présence de l'inspecteur du Travail. Selon les grévistes rencontrés lors de notre passage au niveau de l'unité de production d'El Esnam, cette démarche est purement revendicative. Elle vise à améliorer les conditions socio-professionnelles des travailleurs. La grève, qu'ils jugent légale, a été déclenchée après avoir déposé un préavis de grève et respecté le délai de huit jours. Cette décision a été prise lors d'une assemblée générale où sur les 92 travailleurs présents, 83 étaient pour l'arrêt de travail. Une plate-forme de revendications comportant 17 points a été remise à la direction afin d'ouvrir des négociations, en vain. Parmi les points soulevés figure l'augmentation du salaire de base de 14%, l'octroi d'une prime du mouton de l'Aïd, la régularisation des heures de travail de certains travailleurs, l'attribution de la prime de rendement collective (PRC), le renforcement des effectifs dans tous les centres de Carravac, l'envoi d'une commission d'enquête par le groupe Onab, tutelle de la filiale, et le départ du directeur de l'unité de Aïn-Laloui. D'ailleurs, une tentative de conciliation a été effectuée devant l'inspecteur du Travail, le 28 novembre dernier, après un premier préavis de grève lancé au mois de novembre. Les deux parties n'ont pu aboutir à une solution du conflit qui les opposait et un procès-verbal de non-réconciliation a été remis par l'inspection du Travail aux deux parties. La section syndicale avait porté l'affaire devant le tribunal de Bouira, section des affaires sociales, qui n'a pas encore statué. Le directeur général par intérim, de son côté, nous a déclaré que cette grève est illégale car il n'y a pas eu d'assemblée générale. Il avait tenté mercredi dernier une action en référé pour suspendre la grève mais sa requête a été rejetée pour incompétence, il compte faire appel. Parlant des revendications, il ne reconnaît que deux points qui figurent dans le procès-verbal de non-réconciliation, à savoir le salaire et la prime du mouton. Pour le salaire de base, il a été négocié au niveau du groupe industriel Onab en présence des représentants des travailleurs, les primes et indemnités décidées ont été mises en application et acceptées par les travailleurs qui refusent l'augmentation de 1% décidée lors de ces même négociations. Pour ce qui est du deuxième point, il n'est pas conventionné. Abordant les autres points, il les qualifie d'ingérence dans la gestion de l'administration dont le souci majeur est d'améliorer la production et sauver la filiale qui a un bilan négatif. A. DEBBACHE