Aucun des cinq candidats en compétition n'a les faveurs des deux principaux partis islamistes. Après avoir longuement tergiversé, les partis islamistes, le MSP et El-Adala, ont finalement fini par se décider. Ils ont tranché pour le boycott de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain, ce qui veut dire qu'ils n'apporteront leur soutien à aucun des cinq candidats en lice. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a annoncé hier qu'il ne soutiendra ni ne votera pour aucun des cinq candidats. Dans une brève déclaration, signée par le président du parti, Abderrezak Makri, le parti a déclaré que "sur la base d'une résolution de son conseil national qui l'avait mandaté pour prendre des mesures exécutives qui relèvent de sa compétence, et après de larges concertations au sein de son instance de consultation, le bureau national confirme qu'il ne soutiendra ni ne votera pour aucun des cinq candidats". Cette position vient confirmer la décision du MSP de "ne pas prendre part à la prochaine élection présidentielle", annoncée il y a deux mois, lorsque le parti a estimé que "les conditions politiques" n'étaient pas réunies pour une participation. Abderrezak Makri avait alors indiqué que ni le contexte politique ni les garanties données par le pouvoir n'ont été à même de pousser le parti à prendre une décision consensuelle de participation au prochain rendez-vous électoral. Il a notamment évoqué le manque de volonté politique avec le maintien du gouvernement Bedoui, dont le départ est demandé par la rue et l'opposition, notamment les partis signataires de la plateforme d'Aïn Bénian, et l'absence de consensus pour la mise en place d'une autorité chargée d'organiser l'élection. Pour sa part, le Front pour la justice et le développement (Fjd-El Adala) a annoncé samedi le boycott du prochain rendez-vous électoral. Dans une déclaration qui fait suite à la réunion de la direction nationale du parti, tenue samedi dernier en son siège à Alger, le FJD a indiqué qu'il "reste fidèle à ses principes, à ses convictions et à sa position de boycott de l'élection du 12 décembre", appelant "à mettre fin à la politique d'indifférence à l'égard de la révolution pacifique et à ses revendications légitimes, et à mettre en place un système de gouvernance efficace, équitable et légitime, à même de sauvegarder les intérêts et de préserver les droits et les libertés, et d'aller de l'avant vers le progrès et la prospérité". Le parti d'Abdallah Djaballah a également salué "la prise de conscience du peuple quant à ses droits légitimes d'accéder au pouvoir et à la richesse, et appelle les décideurs du pays à prendre cela en considération en encourageant le dialogue souverain autour des garanties et les conditions visant à satisfaire ses revendications légitimes". Il a aussi réitéré sa volonté d'œuvrer avec tous les acteurs sociaux, les partis d'opposition, personnalités et activistes du hirak pour l'élaboration d'un projet avec des objectifs et des plans clairs, pour la prochaine phase, qui fournira les garanties et les conditions nécessaires à la mise en place d'une véritable démocratie qui répond aux aspirations légitimes du peuple.