Le président d'El Adala Cette formation islamiste n'en est pas à sa contradiction près. Le président d'El Adala, Abdallah Djaballah, poursuit sa concertation avec les partis et les personnalités politiques autour de son initiative d'un candidat unique de l'opposition à la présidentielle du 18 avril prochain. Ce parti n'en est pas à sa contradiction près. D'un côté, il affirme qu'il n'y a pas d'élection, d'un autre côté il veut participer pour avoir une visibilité médiatique. Tout en refusant de prendre part à cette échéance électorale, le parti de Djaballah s'est approprié la plate-forme de Mazafran on ne sait dans quel objectif. Qu'est-ce qui fait courir Djaballah? A l'image du MSP, le parti El-Aadala veut reprendre à son compte le projet de Mazafran sous un autre habillage. Pour la majorité de ses partenaires de l'opposition, «il est presque impossible de se mettre d'accord d'emblée sur le choix d'un candidat unique ou de consensus de l'opposition». Cette initiative n'a pas vraiment trouvé preneur. Jusqu'ici il n' y a que Ali Benflis et le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, qui se sont montrés ouverts à cette offre. Ils ont donné leur accord de principe en attendant de mener un deuxième round de négociations, prévu durant la semaine prochaine. Pour nombre d'observateurs, le FJD semble mettre la charrue avant les boeufs. Il y a une différence majeure entre cette offre, intervenant 21 jours avant le scrutin, et la plate-forme de Mazafran où il était question de débattre et de se mettre d'accord sur la vision globale du projet avant de parler de candidat. Contrairement à l'aspect individuel et provisoire de l'initiative de Djaballah, la plate-forme de Mazafran s'est fondé sur une démarche collective à long terme. Le fait que le FJD avait fait de la revendication d' une élection ouverte et transparente organisée par une instance réellement indépendante de gestion des élections, loin du monopole des départements de l'intérieur et de la justice, contredit son désir d'être présent à cette élection. Dans sa quête, le doyen des islamistes a déjà mené une série de contacts préliminaires avec plusieurs personnalités politiques et leaders de partis, dont le président de Talaie El Hourriyet, Ali Benflis, le président du RCD, Mohcine Belabbas, le chef du MSP, Abderrezak Makri, Abdelaziz Rahabi, Nouredine Bahbouh, Karim Tabbou, autour de l'idée d'un candidat unique de l'opposition et d'une position commune de l'opposition. Ce parti compte même organiser des rencontres multipartites pour débattre de cette idée. L'opposition a-t-elle suffisamment de temps pour mûrir ce projet? Le député de ce parti, Lakhdar Benkhelaf, a reconnu qu'il y a des difficultés auxquelles se heurte «l'initiative lancée par le conseil consultatif pour trouver un candidat de consensus et se mettre d'accord sur son programme électoral et sa feuille de route en matière de réformes à mener après le scrutin présidentiel». Toutefois, précise-t-il: «Toutes les alternatives seront débattues lors des rencontres collectives, y compris le boycott collectif de la présidentielle. En guise de position commune afin d'éviter les divergences.» Par ailleurs, Abderrazak Makri avait déjà proposé, en vain, lors des deux derniers mois, la même idée à plusieurs personnalités et présidents de partis. Il est à noter que le conseil consultatif de ce parti, ait décidé, lors de sa session ordinaire du 1er février dernier d'aller à la recherche du candidat de consensus. Pour rappel, Abdellah Djaballah a participé à l'élection présidentielle de 1999, avant de se retirer avec les cinq autres candidats de la course. Il a également pris part à la présidentielle de 2004.