Les opposants à l'élection présidentielle dans la wilaya de Bouira sont plus que jamais déterminés à faire avorter ce scrutin. Hier encore, plusieurs actions ont été menées par les citoyens de Bouira, de Haïzer et de M'chedallah pour protester contre le "jusqu'au-boutisme" des tenants du pouvoir actuel. Ainsi, au début de la matinée, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées sur la place des Martyrs de Bouira, où elles ont scandé à l'unisson "Ulac l'vot ulac" (Il n'y aura pas d'élection) et "Non à l'élection avec la bande", avant d'entamer une marche dans les rues du chef-lieu de wilaya. Les citoyens de la commune de Haïzer (est de Bouira) ont, une nouvelle fois, organisé un rassemblement, avant d'entamer une marche afin d'exprimer leur rejet de l'élection présidentielle et d'exiger la libération de tous les détenus politiques et d'opinion. En effet, c'est vers 10h que plusieurs centaines de manifestants se sont regroupés sur la place publique de Haïzer, en brandissant des pancartes où il était écrit : "Ulac l'vot ulac" (Il n'y aura pas d'élection), "Non à l'élection avec la bande", "Non au 5e mandat sans Bouteflika", "Système dégage", "FLN et RND dégagez", "Sraktou lebled" (Vous avez pillé le pays). Selon les protestataires, la révolution du peuple enclenchée le 22 février dernier n'a qu'un seul objectif : refonder les bases d'une nouvelle Algérie. "Nos revendications sont claires et limpides : nous voulons bâtir une nouvelle Algérie avec un nouveau système, de nouvelles figures et sur des bases saines", ont-ils, en outre, réaffirmé. Le slogan "Dawla madania, machi âaskaria" (Un Etat civil et non militaire) a été scandé à tue-tête par les marcheurs. À M'chedallah, ce sont des centaines de citoyens qui ont sillonné les artères de la ville pour exprimer leur rejet de l'élection présidentielle et exiger la libération des détenus d'opinion. Ainsi, c'est vers 11h30 que les manifestants ont commencé à affluer des quatre coins de la daïra pour converger vers le lieu de ralliement fixé à l'intersection de Bouaâklan, donnant le coup d'envoi de cette marche.