Ils étaient des milliers, entre étudiants et citoyens, à scander des slogans de soutien aux Oranais, rendant ainsi hommage aux hirakistes victimes d'une violente répression policière vendredi dernier. Par milliers, les étudiants, soutenus par les citoyens, ont exprimé leur soutien et rendu hommage aux hirakistes oranais victimes d'une violente répression policière vendredi dernier. "Un président ramené par la fraude", "Dieu est Grand, nous n'avons pas voté", ont scandé les étudiants dès l'entame de leur marche, hier à Alger, au départ de la place des Martyrs. Ils annoncent ainsi la couleur pour un 43e mardi de mobilisation qu'ils ont voulu fort, notamment après la tenue de l'élection présidentielle, jeudi dernier, dont est sorti vainqueur Abdelmadjid Tebboune. Une donne qui ne semble en rien altérer la détermination de la jeunesse algérienne qui demeure mobilisée pour revendiquer "le départ du système" et refuser en bloc de "reconnaître l'élection de Tebboune à la tête de l'Etat". Et c'est avec de nouveaux slogans et de nouveaux chants que les étudiants inaugurent leur périple, après une brève halte, pas loin de la place des Martyrs, le temps d'entonner l'hymne national. Ils étaient d'ailleurs des milliers, entre étudiants et citoyens, à s'engouffrer dans la rue Bab Azzoun, en scandant des slogans de soutien aux Oranais, rendant ainsi hommage aux hirakistes victimes d'une violente répression policière vendredi dernier. "À vous les Oranais, on dit bravo, l'Algérie est fière de vous", lancent les manifestants, poursuivant sur l'illégitimité du scrutin. "Intikhabat ghayr charîia" (L'élection est truquée), ont-ils crié à tue-tête. "Talaba moutahidoun, lil hiwar rafidoun" (Les étudiants unis refusent le dialogue), ont-ils scandé pour signifier leur refus d'aller au dialogue, en reprenant encore et sans cesse le slogan réclamant un Etat civil, comme pour dire que "rien n'a changé" avec cette élection. Les étudiants nous ont confié, d'un autre côté, leur intention de "se structurer". Une idée qui ne semble pas faire l'unanimité auprès de leurs camarades, qui refusent le "parrainage". Des étudiants, rappelons-le, de plusieurs campus ont mis en ligne, depuis quatre jours, une liste de personnalités à même de les guider dans leur structuration pour dégager des représentants et à aller, pourquoi pas, au dialogue. "Enidal, enidal hata yasqet enidham" (La lutte, la lutte jusqu'à la chute du régime), continuent-ils de scander en longeant la rue Larbi-Ben M'hidi sous l'œil vigilant des policiers qui ont choisi, ce mardi, de les laisser faire leur marche. Un cordon sécuritaire les empêchera, tout de même, comme d'habitude, d'accéder à la Grande-Poste ou même de s'en approcher. Le cortège poursuit alors son chemin en direction de la Faculté centrale pour s'engager sur le boulevard Amirouche aux environs de 12h30. Scène poignante : de jeunes manifestants se sont bandé un œil pour dénoncer et condamner les violences policières contre les marcheurs dont certains ont été éborgnés. Arrivés à hauteur du commissariat central, les manifestants ont scandé de plus belle : "Etelqo el massadjin ma baâouch l'cocaïne" (Libérez les détenus, ils n'ont pas vendu de la cocaïne), ou encore "Ou kemlou fiha ghir bisilmiya ou nahou Tebboune min El-Mouradia" (Nous allons continuer dans le pacifisme et nous enlèverons Tebboune d'El-Mouradia). Sur les pancartes qu'ils ont brandies, on pouvait lire, entre autres, "Le peuple décide". Elles témoignent de la détermination des jeunes Algériens et de leurs aînés qui demeurent inébranlables malgré toutes les tentatives et les manœuvres de division. "Il n'est pas facile pour nous de rester mobilisés et pourtant nous sommes toujours là et en grand nombre et ne lâcherons rien", nous a déclaré un étudiant parmi ceux qui formaient le cordon qui sécurise et gère les carrés de la marche.