L'attentat a eu lieu vendredi soir au lieu-dit Le Ravin-Bleu à la sortie ouest de la ville de Batna. Au cours de cette incursion, les terroristes ont également racketté les usagers de la route prenant notamment des téléphones portables, de l'argent et des bijoux. Un sanglant faux barrage vient, une fois de plus, endeuiller la région des Aurès où six personnes ont trouvé la mort vendredi dernier. Il était 16h environ lorsqu'un groupe de terroristes armés a tendu un guet-apens au lieu dit Ravin-Bleu, à la sortie nord de la ville de Batna menant vers le col de Telmet. Des citoyens qui se trouvaient dans une forêt avoisinante, où ils étaient allés prendre le frais par ces temps de canicule, se sont vus surpris par l'assaut de ce groupe terroriste sur le chemin du retour. Les assaillants ont commencé par les délester de tout ce qu'ils possédaient : argent, téléphones portables et autres effets personnels. Après avoir racketté leurs victimes, les terroristes ont procédé à leur “tri”. Selon des témoignages recueillis auprès des rescapés, les terroristes recherchaient au premier chef les personnes soupçonnées de servir au sein des corps de sécurité. Six d'entre elles seront ainsi égorgées sans état d'âme, et les six autres seront enlevées dont une femme. Elles seront brutalisées avant d'être relâchées, à l'exception de la femme en question dont nous sommes toujours sans nouvelle. Aussitôt alertées, une brigade de la BMPJ et une autre des forces combinées ont accouru, bouclant immédiatement le lieu du carnage. Une opération de ratissage a été déclenchée et s'est poursuivie toute la nuit de vendredi à samedi. Les dépouilles des six victimes ont été retrouvées et déposées à la morgue du CHU de Batna pour identification. Signalons, par ailleurs, que mercredi dernier, lors du passage d'un groupe de la garde communale en patrouille dans la forêt de Z'gague, à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Batna en allant vers Arris, une bombe artisanale a explosé, faisant trois morts parmi les gardes communaux. Jusqu'à hier matin, leurs corps étaient toujours au CHU de Batna. Rappelons qu'une vaste opération de ratissage mettant à contribution les troupes héliportées de l'ANP a été menée dans les maquis des Aurès pour débusquer les groupes terroristes du GSPC encore présents dans la région. Cette opération s'est étendue aux maquis de Khenchela, de Tébessa et de Skikda. Manifestement, en dépit des efforts déployés par les forces de sécurité, le niveau de nuisance des terroristes en cavale reste malheureusement conséquent. Si l'on tient compte des bilans des victimes enregistrés ces derniers mois, il est aisé de constater que le terrorisme continue à faire des dégâts importants dans notre pays. 3 personnes ont ainsi été assassinées à Aïn Romana, près de Blida, le 18 août dernier. Le 10 août, trois gardes communaux seront tués dans la commune de Aïn Zouit, dans la wilaya de Skikda. Le 5 août, un convoi militaire tombe dans une embuscade terroriste à Gouraya (Tipasa). Bilan : deux militaires tués ainsi qu'un civil. Le 20 juin, deux autres militaires trouveront la mort dans le massif forestier de Mizrana au cours d'une attaque terroriste, tandis que 11 autres seront blessés. Le 13 juin 2005, trois gendarmes tomberont dans un traquenard qui leur sera tendu au lieu dit Hadjeret Ennes, 43 kilomètres à l'ouest de Tipasa, suite à l'explosion d'une mine sur leur passage. La patrouille transportait les copies de l'épreuve du baccalauréat. Le décompte reste long et le chemin vers la paix escomptée escarpé. M. Benabdelhadi