Résumé : Kamélia doit prendre sur elle pour ne pas suivre ses beaux-parents. Elle trouve le temps long, et quand elle les voit repartir, elle s'empresse d'aller trouver Idir. Ce dernier est surpris de la voir. Elle ne comprend pas pourquoi il n'a pas cherché à la joindre. Elle parle de ses beaux-parents qui veulent les séparer. Idir lui demande de partir. Il lui tient des propos qui lui glacent le dos. Kamélia secoue la tête. Il lui semble faire un cauchemar. Elle veut se réveiller. "Non. Ce n'est pas possible !" Mais Idir poursuivait. -Ma mère a raison. Vous m'avez gâché la vie. Par votre faute, je ne pourrai plus me lever. Je vais finir ma vie dans un fauteuil roulant. -Tu sais très bien que je n'y suis pour rien, se défend Kamélia. Je veux rester avec toi. On est deux à le vouloir. Même si par la faute de ce monstre, tu es cloué au lit, moi je prendrai soin de toi. Tu peux compter sur moi, sur notre amour, pour dépasser cette dure épreuve. Idir ferme les yeux et secoue la tête. -Je veux rester seul avec ma famille. En fait, je ne veux être un poids pour personne, dit-il. Je t'en prie, pars. -Je refuse de sortir de ta vie. J'ai autant besoin de toi que toi de moi. Nous sommes ensemble pour le meilleur et pour le pire, lui rappelle-t-elle. Notre enfant a besoin d'un père, même s'il est en fauteuil roulant. -Ecoute. Pars ! La colère et la rancune me donnent des idées folles. Laisse-moi quelque temps. J'ai besoin d'être seul, insiste-t-il. Si tu m'aimes vraiment, tu accepteras de te tenir loin de moi. -Tewfik aurait mieux fait de me tuer. Me séparer de toi maintenant ? Non, non ! Est-ce qu'un neurologue t'a vu ? Peut-être que ton cerveau... ? -J'ai toute ma tête. réplique-t-il. Si tu tardes encore, tu vas tomber sur ma famille. Ma mère, tu sais combien elle t'en veut. Pars. Je ne veux plus de toi ici. Si tu m'aimes un tant soit peu, tu ne resteras pas une seule seconde de plus. Kamélia essuie les larmes qui l'aveuglent, tout en reculant. -Soit. Je pars. Mets-toi en tête que je serai toujours là pour toi, à attendre que tu veuilles revenir dans ma vie. Tu sais où nous trouver. Idir hoche la tête et la regarde partir. Il serre les dents pour ne pas crier. Il pleure lui aussi. Il pense avoir fait le bon choix. Kamélia ne comprend pas pourquoi il a décidé de renoncer à elle. Quand elle pense au qu'en-dira-t-on, elle est soulagée de ne plus être au village. Le feuilleton de sa vie se poursuit sans qu'elle puisse décider de son sort et de celui de sa famille. Les larmes l'aveuglent. Elle ignore comment elle est sortie de la clinique ni comment elle a trouvé le taxi. -Vous avez bien fait de ne pas tarder, dit le chauffeur en lui désignant la voiture qui s'est garée un peu plus loin. Deux minutes de plus, vous seriez tombée nez à nez avec eux. -Qu'ils aillent au diable ! À cause d'eux, mon mari ne veut plus de moi, lui confie-t-elle alors qu'il démarrait. Qu'est-ce qu'on va devenir ? -Il ne vous a pas répudiée. Là, il est faible et démoralisé. Chaque être humain réagit différemment aux épreuves de la vie. Une fois qu'il ira mieux, je suis sûr qu'il cherchera après vous. Laissez-lui du temps, lui conseille le taxieur. Mais dites-moi, maintenant je vous ramène chez vous ? -Oui, heureusement que j'ai encore un chez-moi, bien à moi, dit-elle avant de soupirer. Elle appuie la tête contre la vitre et ferme les yeux. Dire qu'elle avait cru en eux, en leur amour.
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