Les violences armées autour de Tripoli se sont poursuivies dans la nuit de dimanche à hier, ont rapporté les médias locaux, au moment où le porte-parole de l'armée dirigée par Khalifa Haftar a annoncé qu'un nouveau délai de trois jours est accordé aux troupes armées de Misrata pour quitter la capitale. À défaut, Ahmed al-Masmari, bras droit de Haftar, a menacé que l'Armée nationale arabe libyenne (ANL) mènerait l'assaut final contre Tripoli, où se trouve le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Serraj, internationalement reconnu. Dans un communiqué publié dimanche soir, al-Masmari a indiqué que ce nouveau délai a été décidé en réponse à des discussions menées avec certaines personnalités nationales du "peuple libre de Misurata avec le Commandement général pour prolonger la période d'une semaine, afin de donner une période de temps suffisante à leurs efforts pour persuader les habitants de Misurata de retourner dans leur ville". Or, il est difficile de parier sur un retrait des forces armées de Misrata de Tripoli, ce qui donnera ainsi lieu à un assaut meurtrier, surtout pour les civils qui continuent de payer le prix cher de cette guerre opposant le GNA aux autorités parallèles de l'est libyen, conduites par le général à la retraite Khalifa Haftar depuis le 4 avril dernier et dont l'objectif est de s'emparer du pouvoir en prenant le contrôle de Tripoli. Sur le plan diplomatique, l'accord militaro-maritime conclu entre le GNA et la Turquie récemment alimente la crise en Libye, mais aussi entre la Turquie et plusieurs pays dans la région et sur le continent européen, très impliqué dans le conflit libyen, à leur tête l'Italie. Dimanche, le chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias a effectué un périple éclair en Méditerranée, en se rendant à Benghazi, où il s'est entretenu entre autres avec M. Haftar, avant de s'envoler pour le Caire, où il a rencontré son homologue égyptien Sameh Chokri, pour discuter au sujet de l'accord conclu entre Fayez al-Serraj et le président turc Recep Tayyip Erdogan. L'accord signé entre Tripoli et Ankara permet à la Turquie d'étendre ses frontières maritimes dans une zone de Méditerranée orientale où d'importants gisements d'hydrocarbures ont été découverts ces dernières années autour de Chypre. Mais la Grèce a appelé le 10 décembre l'ONU à condamner cet accord, qu'elle a qualifié de "perturbateur" pour la paix et la stabilité dans la région.