Il y a dix jours, il comparaissait pour une affaire instruite contre lui, au mois de novembre 2018, après une perquisition et la saisie du matériel de sa radio web. L'ex-coordinateur du mouvement Mouwatana à Constantine a été placé, jeudi, sous mandat de dépôt. Le même jour, Abdelkrim Zeghilèche, qui a répondu à une convocation de la Gendarmerie nationale, a été présenté aussitôt devant le magistrat instructeur près le tribunal de Constantine qui a ordonné sa mise en détention provisoire en attendant sa comparution devant le juge, mardi prochain. Il serait poursuivi pour atteinte à l'image d'un commis de l'Etat, le wali de Constantine en l'occurrence, qui aurait déposé plainte après des publications émises par le prévenu sur les réseaux sociaux et jugées offensantes à son endroit. En effet, depuis plus de deux ans, Abdelkrim Zeghilèche s'est fait remarquer par des critiques acerbes à l'encontre de hauts responsables à tous les niveaux, notamment le wali et le chef de sûreté de wilaya de Constantine, qu'il publiait sur sa page Facebook et celle de la radio web qu'il avait lancée en 2015. Des publications et des interventions publiques qui lui ont valu d'ailleurs plusieurs poursuites judiciaires dont certaines sont toujours en suspens et des condamnations, y compris à la prison ferme. Il y a dix jours, il comparaissait devant le même tribunal pour une affaire instruite contre lui, au mois de novembre 2018, après une perquisition et la saisie du matériel de sa radio web. Une année de prison ferme et un million de dinars d'amende ont été requis contre lui par le représentant du ministère public pour pas moins de cinq chefs d'inculpation, à savoir diffusion radiophonique via un moyen électronique sans agrément, outrage à fonctionnaire lors de l'accomplissement de ses missions, ingérence sans qualité requise dans les missions (fonctions) publiques et civiles, exercice d'une activité commerciale en dehors des chapitres du registre du commerce et atteinte à l'image du président de la République. Le lendemain, c'est un autre procès qui a été reporté au 5 janvier prochain et dont les faits remontent au 24 février dernier après une tentative de rassemblement contre le 5e mandat à l'appel du mouvement Mouwatana, avortée par les services de sécurité de la wilaya de Constantine qui avaient procédé à plusieurs arrestations, dont celles d'Abdelkrim Zeghilèche et une ex-journaliste qui collaborait dans sa radio, également concernée par la même accusation : incitation à un attroupement illégal. Le 27 novembre 2018, Abdelkrim Zeghilèche, qui avait été reconnu coupable de diffamation dans une autre affaire intentée contre lui par un activiste du mouvement associatif à Constantine proche des cercles de l'administration locale et des comités de soutien au président déchu, a été condamné à une peine de deux mois de prison avec sursis assortie d'une amende de 50 000 DA après près de 50 jours d'emprisonnement.