L'Algérie d'aujourd'hui a grandement besoin d'un vrai débat autour d'un projet qui engage son avenir. Il est donc nécessaire, voire impératif d'ouvrir les médias lourds à l'expression plurielle pour discuter, expliquer et même critiquer la charte pour que le scrutin soit entouré d'un minimum de crédibilité. Une semaine après l'annonce officielle par le chef de l'Etat de la charte nationale pour la paix et la réconciliation, la question revient lancinante. Le peuple, qui sera consulté le 29 septembre par voie référendaire, aura-t-il droit à un débat contradictoire ? Le président de la République, qui vient de donner le coup d'envoi de la campagne pour le référendum à partir de Skikda, a commencé à expliquer les véritables objectifs de son projet. Il en fera certainement de même demain à l'occasion de l'installation du haut-Conseil de la magistrature et jeudi en se rendant à Sétif. S'il est clair que la charte en finit de manière définitive avec l'islamisme armé et clôt le dossier de l'ex-Fis en excluant le retour de ses anciens dirigeants à la vie politique sous quelque forme que ce soit, tout en annonçant une lutte implacable contre le terrorisme, il n'en reste pas moins que l'Algérie d'aujourd'hui a grandement besoin d'un vrai débat autour d'un projet qui engage son avenir. Il est donc nécessaire, voire impératif d'ouvrir les médias lourds à l'expression plurielle pour discuter, expliquer et même critiquer la charte pour que le scrutin soit entouré d'un minimum de crédibilité. On sait que nul ne peut être contre la paix. Après plus de dix ans de terrorisme qui continue jusqu'à l'heure actuelle d'endeuiller de nombreuses familles, il est temps d'arrêter les massacres. Il est temps que le pays retrouve la sérénité afin qu'il puisse amorcer le développement socioéconomique qui lui fait cruellement défaut. Mais, il y a une sorte de “smig démocratique” à assurer pour éviter que les acquis d'Octobre 1988 ne soient sacrifiés. Autrement dit, l'interdiction d'accès imposée aux partis de l'opposition et autres associations à s'exprimer à la télévision et à la radio, l'absence d'un pluralisme syndical et la normalisation de la vie politique sont autant d'obstacles à une expression réelle de la société dans une question qui l'intéresse au premier rang. S. T.