Consécutivement aux incidents qui ont émaillé les marches populaires de vendredi passé dans plusieurs wilayas du pays, le Collectif national des universitaires pour le hirak a considéré que "la violence et l'agressivité exprimées par des Algériens envers leurs concitoyens s'inscrivent dans la continuité des politiques menées par nos dirigeants depuis des décennies". Dans une déclaration rendue publique, hier, sous le titre "Halte à la répression des aspirations légitimes du peuple. Rien ne fera plier notre hirak", les universitaires signataires se joignent à "l'ensemble de la population algérienne qui s'est insurgée contre les violences enregistrées, lors de la 45e marche hebdomadaire du hirak à Oran, à Annaba, à Bordj Bou-Arréridj, à Constantine". Pour eux, "des efforts constants sont mis en œuvre pour l'exacerbation du régionalisme et des racismes qui incitent les Algériens à s'entredéchirer et à se déclarer la guerre. Les forces de l'ordre, sous prétexte d'encadrer les marches et de maintenir l'ordre, s'en sont prises aux manifestants pacifiques en les violentant. Cette dérive ne fera que creuser le fossé — déjà abyssal — entre la société et le pouvoir". Par ailleurs, le Collectif national des universitaires pour le hirak estime que "cette dérive à laquelle se prête le pouvoir est extrêmement dangereuse : opposer le peuple à lui-même ne saurait offrir une réponse judicieuse aux revendications du hirak". Le Collectif salue, par conséquence, "l'intelligence et la sagesse des manifestants pacifiques qui ont réussi à déjouer cette énième manœuvre qui vise à casser la mobilisation citoyenne, en semant la confusion et en attisant la haine au sein de ce formidable mouvement, avec la complicité de voyous érigés en ‘patriotes'". Les signataires ne manquent pas aussi de dénoncer "l'attitude de certains, qui ont légitimé le recours à la violence contre les hirakistes par les baltaguia, qualifiant leur voyouterie de ‘regain de conscience'", et d'attester que nulle victoire n'est à attendre pour personne et qu'aucune issue positive ne peut être envisagée par de telles pratiques. Aussi, réitèrent-ils leur adhésion totale au hirak et appellent à "un renforcement de la mobilisation pacifique et les citoyens à beaucoup de vigilance".