Des enseignants universitaires et des médecins, organisés à l'occasion du hirak autour de l'idée du changement démocratique, ont dénoncé, hier, le recours par le pouvoir à la répression, notamment lors de la 33e marche hebdomadaire des étudiants, mardi dernier, tout en appelant à un renforcement de la mobilisation. "Les forces de l'ordre ont fait usage d'une répression lors de la 33e marche hebdomadaire des étudiants, à laquelle se joint désormais une frange de la population dans sa composante intergénérationnelle, depuis de nombreuses semaines", ont, en effet, indiqué le Comité préparatoire de la coordination des universitaires du Centre et le collectif des médecins Amana. Dans un appel qu'ils ont conjointement signé, la coordination des enseignants et le collectif des médecins, qui se disent "engagés individuellement ou collectivement", et signataires de l'appel, ont dénoncé "tous les actes répressifs menés par le pouvoir en place" et réitèrent leur "engagement pacifique dans le hirak algérien". En rappelant également que "la commémoration du 31e anniversaire des événements du 5 Octobre 1988 a été entravée samedi dernier à Alger par ces mêmes forces de l'ordre", ils ont précisé que "près d'une centaine d'arrestations ont été enregistrées dès le début du rassemblement à la place des Martyrs, ce qui a eu pour effet de disperser les manifestants". Pour les signataires de l'appel, "les mêmes procédés musclés, qui n'ont épargné ni les étudiants ni la population, ont été déployés pour empêcher la marche des étudiants du 8 octobre 2019". "Mais, devaient-ils ajouter, les manifestants, plus déterminés que jamais, ont fait face pacifiquement à cette violence et ont maintenu leur trajectoire en scandant leurs revendications immuables. " Les universitaires ont fait remarquer, en outre, qu'"alors que la population continue d'exprimer pacifiquement sa volonté de changement, il lui est opposé une attitude violente et un durcissement des pratiques et des mesures répressives". Et ce, avant de dénoncer "fermement les violences faites aux manifestants et les nombreuses arrestations et condamnations des détenus d'opinion". En saluant également "la mobilisation des étudiants et leur détermination à aller jusqu'à la concrétisation des revendications du hirak algérien", les signataires de l'appel ont appelé les différentes composantes de la société civile à "une large participation au mouvement pacifique en cours et de venir nombreux pour soutenir les étudiants lors de leur marche hebdomadaire". Et d'arguer le fait que "cette participation massive des citoyens à la marche hebdomadaire des universitaires viendra renforcer le rapport de confiance, déjà établi depuis plusieurs mois, entre l'université algérienne et la société civile". "Nous réitérons notre appel à un renforcement de la mobilisation pacifique et appelons les étudiants à plus de vigilance : silmiya-silmiya", ont conclu le Comité préparatoire de la coordination des universitaires du Centre et le Collectif des médecins Amana.