Impassibles devant les provocations, les étudiants poursuivront leur itinéraire traditionnel en honorant leurs haltes habituelles devant la maison des syndicats, le palais de justice et le tribunal. Nonobstant la provocation orchestrée par une horde de vénaux connus sur la place de Constantine et dont notamment des cambistes informels de la place Rahbet El-Jemal qui se sont regroupés au passage du cortège estudiantin devant la Grande-Poste, l'exemplarité pacifique du hirak a été scrupuleusement respectée par les marcheurs du mardi. En effet, c'est sous le regard passif des agents des différents services de sécurité, qui scrutaient pourtant les moindres mouvements des manifestants, que ces énergumènes s'en sont pris aux marcheurs dont des enseignantes universitaires et des étudiantes par des gestes obscènes, des propos infâmes et en tentant de chahuter les mots d'ordre des étudiants, prenant à leur compte la défense du chef d'état-major de l'armée. Impassibles devant les provocations des baltaguia, les étudiants poursuivront leur itinéraire traditionnel en honorant leurs haltes habituelles devant la maison des syndicats, le palais de justice et le tribunal de Constantine. Tantôt pour entonner l'hymne national et tantôt pour scander des slogans de circonstance. Ils reprendront tout au long de leur parcours, durant plus de deux heures, toute la panoplie de mots d'ordre allant de "Dawla madania machi âaskaria" (Etat civil et non militaire) à "Sahafa horra, âadala moustakila" (Une presse libre et une justice indépendante). Un 33e acte de la mobilisation de la communauté universitaire de Constantine qui intervient donc au lendemain de la naissance du Collectif des étudiants de Constantine, (CEC), dont le texte fondateur a été rendu public à l'occasion de la marche d'hier. Se basant sur "la nécessité de soutenir activement la mobilisation populaire" et d'assumer leurs responsabilités envers la société algérienne et celles des luttes pour la liberté, la démocratie et la justice sociale, les initiateurs du CEC se veulent, en tant que "groupe indépendant financièrement et moralement du système, des mouvements partisans et politiques et des organisations estudiantines du régime algérien, ayant pour base la pensée libre et, partant, l'indépendance de toute appartenance idéologique". Le CEC lutte, selon ses initiateurs, pour "l'indépendance de l'université des acteurs politiques et économiques, asseoir une université gratuite et de qualité, qui offre tous les moyens nécessaires et de meilleures conditions d'études et de recherches scientifiques, le droit des étudiants à se réunir au sein de l'université indépendamment du système et de l'administration universitaire, la transparence dans la gestion du budget de l'université et des œuvres sociales, l'amélioration de la situation des étudiants dans les cités universitaires, la nécessité de garantir la sécurité physique et morale des étudiants au sein de l'université…".