À l'appel du collectif citoyen local, des centaines de personnes ont répondu favorablement, hier, à la marche pacifique organisée dans la ville de Seddouk, sise à 60 kilomètres au sud-ouest de Béjaïa, pour exiger "la libération de tous les détenus du mouvement populaire, le départ de toutes les figures du système et l'instauration d'un véritable Etat civil et de droit". Une manifestation à laquelle ont pris part certains ex-détenus de la région, récemment sortis de la prison d'El-Harrach. C'est vers 11h que l e coup d'envoi de la marche a été donné par les organisateurs depuis l'APC de Seddouk. Son itinéraire s'étalera jusqu'au siège de la daïra. Munis des drapeaux national et amazigh, les manifestants ont eu à parcourir l'artère principale de la ville, en scandant des slogans en faveur de la libération du reste des prisonniers du mouvement populaire, mais aussi des chants hostiles au pouvoir et à sa feuille de route. "Anedu, anelhu, alam yeghli udabu" (Nous marcherons jusqu'à la chute du pouvoir), "Pouvoir assassin", "Ulac smah ulac", "Dawla madania matchi âaskaria" (pour un Etat civil et non militaire), "Djazaïr houra démocratia" (L'Algérie libre et démocratique vivra), autant de slogans repris par les marcheurs tout au long de leur itinéraire. Au-devant de la marche, des ex-détenus pour port de l'emblème amazigh, dont certains étaient en compagnie de leurs parents. La députée du RCD, Nora Ouali était également au premier rang, où une large banderole annonçant la couleur : "Libérons les détenus, libérons l'Algérie !", y lit-on. Fustigeant le nouveau chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune et ses "parrains", les manifestants ont, par ailleurs, entonné ce chant "Oh ya içaba, el intikhabate zewartouha, raïs matchi char3i, el massirate n'kamlouha" (Espèce de gang, vous avez truqué les élections, votre président n'est pas légitime, nous allons continuer à manifester). À noter qu'à l'issue de la marche, un rassemblement a été organisé devant le siège de l'APC de Seddouk, où des tableaux d'honneur ont été décernés, à titre symbolique, aux ex-détenus présents à cette manifestation, en signe de reconnaissance à leur sacrifice pour le combat démocratique. Invités à prendre la parole, ces derniers ont déclaré en substance qu'"il n'y aura pas de dialogue, ni de négociations avec les résidus du régime de Bouteflika. Le combat va continuer jusqu'à la chute du pouvoir autoritaire en place. Nous nous sommes résolus à libérer l'Algérie". Et la foule se met à clamer haut et fort "Ya les détenus bravo alikoum, el Djazaïr taftakhir bikoum" (Bravo nos détenus, l'Algérie est fière de vous). Par ailleurs, un dîner collectif a été organisé en l'honneur des ex-détenus par le collectif des associations locales. Une ambiance conviviale mêlée d'émotion et de joie a caractérisé ce moment de communion et de retrouvailles.