Ni les vacances ni la célébration des fêtes de fin d'année n'ont influé sur la mobilisation des étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, qui ont investi la rue en nombre à l'occasion de leur 45e marche hebdomadaire du mardi. Appuyée par de nombreux citoyens, la marche des étudiants a drainé des centaines de personnes qui ont battu le pavé de l'entrée principale de l'université vers la place de L'Olivier, en passant par la rue Lamali-Ahmed et l'avenue Abane-Ramdane, appelée communément la Grande-Rue. Tout en exigeant une période de transition démocratique et en dénonçant l'illégitimité du président Abdelmadjid Tebboune, qu'ils qualifient de "président désigné et non élu", les manifestants ont réitéré leur exigence quant à la libération de tous les détenus d'opinion et politiques arbitrairement incarcérés, et encore en détention. La marche de mardi qui a coïncidé avec la tenue du procès du président du Groupe Cevital, Issad Rebrab, a été l'occasion pour les manifestants de brandir son portrait et de déployer une banderole ainsi que plusieurs pancartes appelant à sa libération. D'autres, appelant à la libération de Lakhdar Bouregâa, de Karim Tabou, de Fodil Boumala et de Samir Belarbi, ont été également brandies par les étudiants. Deux larges banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Libérez nos frères détenus" et "Non à l'instrumentalisation de la justice" ont été déployées par les marcheurs qui scandaient tout au long de l'itinéraire de la marche : "Libérez les otages." Comme lors de la marche de vendredi dernier, plusieurs portraits de l'architecte du Congrès de la Soummam et de la Révolution, Abane Ramdane, ont été également arborés par les manifestants qui ont tenu par ce geste à ré-exprimer leur attachement aux fondements et aux principes du Congrès de la Soummam dont les résolutions sont encore d'actualité. "En ce 45e mardi de la révolution du sourire, coïncidant avec le dernier jour de l'année 2019, les étudiants de l'UMMTO, soutenus par la société civile, ont réitéré leurs revendications principales qui sont : le changement radical et pacifique du système et le transfert du pouvoir aux civils en mettant fin à l'ingérence des militaires dans les affaires politiques", a déclaré un étudiant. Pour notre interlocuteur, outre ces revendications, les étudiants exigent, a-t-il déclaré, "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques et d'opinion et la mise en place d'une période de transition démocratique souveraine". "Nous dénonçons avec fermeté les manœuvres du système visant à perturber les marches populaires pacifiques du vendredi en instrumentalisant les baltaguia contre des citoyens pacifiques", a-t-il ajouté.