Une peine de deux années de prison ferme a été requise par le représentant du ministère public contre l'activiste Abdelkrim Zeghilèche qui comparaissait mardi devant le tribunal de Constantine suite à une plainte déposée à son encontre par le wali de Constantine. Mis en détention provisoire par le magistrat instructeur, une semaine auparavant, l'ex-coordinateur du mouvement Mouwatana à Constantine devait répondre des chefs d'inculpation d'outrage à un fonctionnaire durant l'accomplissement de ses missions et de prise et diffusion de photos sans le consentement des concernés. Six avocats des barreaux de Constantine, de Béjaïa, de Tizi Ouzou et d'Alger se sont constitués pour défendre Abdelkrim Zeghilèche dont les ennuis avec la justice semblent s'éterniser. D'ailleurs, Me Zoubida Assoul n'a pas manqué de soutenir après l'audience que les accusations portées contre Abdelkrim Zeghilèche ne sont pas fondées et que celui-ci subit un harcèlement judiciaire. "La Constitution algérienne consacre le droit à tous les Algériens d'exprimer librement leurs opinions et il est inacceptable qu'aujourd'hui, des activistes politiques soient jetés en prison uniquement pour leurs positions et leurs opinions" dira-t-elle. Mis en délibéré, le verdict dans cette nouvelle affaire sera connu mardi prochain. Le même jour, un autre verdict tombera puisqu'il y a deux semaines, Abdelkrim Zeghilèche comparaissait devant le même tribunal pour une affaire instruite contre lui au mois de novembre 2018, après une perquisition où il a été procédé à la saisie du matériel de sa radio web. Une année de prison ferme et un million de dinars d'amende ont été requis contre lui par le représentant du ministère public pour pas moins de cinq chefs d'inculpation, à savoir la diffusion radiophonique via un moyen électronique sans agrément, outrage à fonctionnaire lors de l'accomplissement de ses missions, ingérence sans qualité requise dans les missions (fonctions) publiques et civiles, exercice d'une activité commerciale en dehors des chapitres du registre du commerce et atteinte à l'image du président de la République. Le lendemain, c'est un autre procès qui a été reporté au 5 janvier prochain et dont les faits remontent au 24 février dernier suite à une tentative de rassemblement contre le 5e mandat à l'appel du mouvement Mouwatana, avorté par les services de sécurité de la wilaya de Constantine qui avaient procédé à plusieurs arrestations, dont celles d'Abdelkrim Zeghilèche et d'une ex-journaliste qui collaborait dans sa radio, également concernée par la même accusation, à savoir l'incitation à un attroupement illégal.