Résumé : La villa de ses parents est située dans un quartier résidentiel, parfait pour les gens qui veulent du calme. Kamélia trouve qu'ils ont fait un bon choix. Elle n'a plus qu'à déballer leurs affaires dans l'appartement du rez-de chaussée. Un jour, elle ouvre une page sur les réseaux sociaux où elle partage des photos. Idir lui fait une demande d'amitié qu'elle accepte. Le lendemain, Nawel lui apprend qu'il s'est rendu au village pour les voir. Il veut leur nouvelle adresse. Kamélia ne tient plus en place. Alors que sa mère s'occupe d'Adem, elle choisit une jolie robe et tente de se faire belle, mais ses mains tremblent. Le résultat ne la satisfait pas, mais elle ne peut pas recommencer. Elle rejoint son père dans le salon. Il voit qu'elle ne cesse de se tordre les mains. -Arrête de stresser. Elle va à la fenêtre qui donne sur la ruelle et surveille l'arrivée d'Idir. Il y a à peine une heure depuis qu'elle et Nawel ont parlé et il lui semble qu'il y a une éternité. "J'aurais dû ouvrir mon compte sur les réseaux sociaux dès que Nawel me l'avait créé, pense-t-elle. On n'aurait pas perdu autant de temps. On se serait vite retrouvés." -J'entendais tes soupirs depuis la chambre d'Adem, dit Fathma. Si tu continues ainsi, tu vas réveiller ton petit ange. -Yemma !,crie-t-elle en reconnaissant la voiture des parents d'Idir. Ils sont arrivés. Elle les regarde se garer un peu plus loin, près de la villa. Son beau-père descend et se renseigne auprès de leur voisin d'en face. -Baba, ils sont dehors, lui dit-elle, alors qu'elle est déçue par le fait qu'Idir ne soit pas venu seul ou accompagné de quelqu'un d'autre. S'il te plaît… Moh hoche la tête. Il sort de la villa et va ouvrir la porte. Il aperçoit Idir, assis à l'avant de la voiture et s'approche d'eux. -Salam aleikoum. Soyez les bienvenus, leur dit-il alors qu'Idir ouvrait sa portière. On n'espérait plus votre visite. Son père ouvre le coffre de la voiture et en sort un fauteuil roulant. Moh se pince les lèvres. Il a mal au cœur, en voyant Idir passer les bras autour du cou de son père pour qu'il puisse le porter et l'installer dans le fauteuil. -Je peux vous aider ? -Non, non… Moh s'efface pour les laisser passer. Fathma les accueille chaleureusement. Kamélia fond en larmes en voyant son mari. -Soyez les bienvenus, leur dit-elle avant d'embrasser son beau-père. Comment allez-vous ? Comment vas-tu ?, demande-t-elle à Idir qu'elle n'ose pas embrasser par pudeur. Est-ce que tu vas mieux ? -Comme tu peux le voir, je vais bien. -Elhamdoullah, murmure-t-elle alors qu'ils les précèdent au salon. Mettez-vous à l'aise. Elle croise le regard de ses parents. Elle a aussi remarqué qu'ils n'ont pas pris de leurs nouvelles et que son beau-père, très froid avec eux, ne desserre pas les dents. Tous comprennent qu'il était contraint d'accompagner Idir. La naissance du petit Adem n'aura pas réussi à les calmer et à les attendrir. Kamélia est bien soulagée qu'ils soient venus sans sa belle-mère. Celle-ci aurait déjà mis le feu aux poudres. Elle sent une boule grossir dans sa gorge et l'étouffer. -Prendrez-vous du café ? Du thé ?, propose-t-elle d'une petite voix. -Merci, mais on n'est pas venus pour prendre le café, dit son beau-père. On voudrait voir… -Mon fils, intervient Idir. Vous l'avez nommé Adem… sans me consulter. -Les absents ont toujours tort, dit Fathma, alors que Kamélia allait le chercher. Mais à qui la faute ? Ma fille était aussi une victime comme toi. Certes, elle n'est pas dans un fauteuil roulant mais elle a le cœur en morceaux. Pour retrouver un semblant d'équilibre, elle a été suivie par un psychologue. Si elle n'a pas renoncé à la vie, c'est grâce à Adem.
(À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.