Résumé : Quelques semaines après, Moh et Fathma vont chez Kamélia. Leur petit-fils Adem est né. Il les comble de joie. Ils espèrent qu'Idir changera de sentiments en apprenant sa naissance. Nawel les rejoint et prend des photos du bébé qu'elle partage sur les réseaux sociaux. Elle manque de s'étrangler quand elle découvre qu'Idir a aimé les photos. Il croit que c'est son fils à elle et la félicite. Nawel ne sait pas quoi lui dire. -Dis-lui la vérité. C'est son fils. S'il est heureux pour toi, alors imagine sa joie quand il saura que c'est en fait le sien, dit Fathma. Ces photos vont réveiller sa fibre de père. Je suis sûre qu'il vous reviendra. -Quand ?, demande Kamélia, lasse d'attendre. Mais quand ? L'émotion l'étouffe. Elle quitte la table, sans avoir fini son déjeuner. Des larmes l'aveuglent. Elle s'assoit sur le lit et a un triste sourire. Elle a passé sa grossesse seule alors qu'il aurait dû s'en soucier. Elle a mis au monde leur enfant sans sa présence alors qu'il était le plus heureux au monde en apprenant qu'elle était enceinte. Quand il lui avait dit de rester loin de lui, de lui laisser du temps, elle ne s'était pas imaginé qu'il lui en faudrait autant. -Je sais qu'il va mieux, elhamdoullah. L'espoir m'a permis de tenir durant ma grossesse. Mais maintenant que notre fils est là, je trouve qu'il est impératif qu'il assume ses responsabilités de père. -Il est encore fragile. Espérons que son cœur de père lui ouvrira les yeux sur l'essentiel. C'est-à-dire vous. Nawel pousse un cri de dépit. Fathma et Kamélia se tournent vers elle. -Qu'as-tu ? -Il n'est plus en ligne. Il n'a pas eu le temps de lire mes messages, dit-elle, très déçue. J'espère qu'il va vite se reconnecter. Je meurs d'envie de voir sa réaction. Kami, qui pourrait résister à ce petit ange ? -Personne. Kamélia sourit à travers ses larmes. Mais la situation est trop compliquée. Elle sait que même si son mari décidait de se rapprocher d'eux, ses parents l'en empêcheraient. Il est encore trop dépendant d'eux et vulnérable. Où trouvera-t-il la force de les confronter dans son état ? -Il n'y a qu'Allah qui pourrait ouvrir son cœur aux autres, dit Kamélia. Comme il me manque ! -Ne pleure pas, la prie sa mère en allant la prendre dans ses bras. Arrête. Ce n'est pas bon pour toi. Ecoute, ma fille, s'il ne revient pas, on est là. Ton père et moi, on sera toujours là pour vous deux. -Je sais. Nawel reçoit un appel. Elle doit rentrer. Elle s'excuse auprès de ses amies, embrasse le bébé et part en promettant de revenir bientôt. Fathma restera trois jours avec eux, le temps de préparer leurs affaires. Elle ne lui laisse pas le choix. -Vous allez venir avec nous. Ton studio est trop petit pour qu'on puisse y être à l'aise. Ton appartement au rez-de chaussée est prêt à vous recevoir. -Mais mon studio ! -Ecoute, loue-le ou vends-le. Mais nous ne resterons pas une nuit de plus ici. Et vous venez avec nous. Kamélia lui obéit. Elle est fatiguée d'attendre, sa déception la pousse à accepter de partir avec eux. Nawel est revenue la voir. Elle n'a plus eu de contact avec Idir. -Ecoute, lui conseille Nawel, tu devrais ouvrir une page sur les réseaux sociaux. Il verra tes partages. Qui sait ? Peut-être que vous pourrez vous rapprocher ? Sa famille ne pourra pas contrôler sa messagerie. Du fait d'être encore en rééducation et d'avoir du temps libre, Idir doit "flâner" sur les réseaux sociaux. Mais ce n'est qu'un conseil, ajoute-t-elle. -Nawel, ma fille, ne lui donne pas de faux espoirs. Tu ne vois pas qu'elle en souffre, qu'elle commence à déprimer ? L'amie ne le sait que trop. En fait, elle ne leur a pas tout dit. Elle a ouvert une page et a choisi de mettre son petit nom, celui qu'il aimait utiliser et la photo d'Adem. Elle espère qu'avec ce nouveau compte, ils allaient échanger et pourquoi pas reprendre les choses là où ils les avaient laissées.
(À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.