Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déclaré hier "regretter profondément" la dernière annonce de l'Iran sur la levée de toute limite sur l'enrichissement d'uranium. "La mise en œuvre complète de l'accord sur le nucléaire par tous est maintenant plus importante que jamais, pour la stabilité régionale et la sécurité mondiale", a-t-il indiqué sur Twitter. "Nous devons nous fier à (elle) et voir ce que dit l'Agence internationale pour l'énergie atomique à propos des faits sur le terrain", a expliqué Peter Stano, son porte-parole, lors d'un point presse. Moscou a, de son côté, pressé tous les pays engagés dans l'accord sur le nucléaire iranien de continuer d'en faire une "priorité", et a demandé aux Européens de remplir leurs obligations pour s'assurer que l'Iran s'y conforme. "Préserver les accords et s'assurer de leur mise en œuvre doivent rester une tâche prioritaire pour tous les partenaires", a déclaré, hier, le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Les annonces de Téhéran "ne constituent aucune menace du point de vue de la prolifération nucléaire", a ajouté Moscou. Le président américain Donald Trump a réaffirmé, pour sa part dans un tweet que "l'Iran n'aura jamais d'arme nucléaire". Donald Trump a décidé en 2018 du retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre la République islamique et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) plus l'Allemagne. Dans ce texte, qui ne tient désormais plus qu'à un fil, l'Iran acceptait de réduire drastiquement ses activités nucléaires, de façon à prouver que celles-ci n'ont aucune visée militaire, en échange de la levée d'une partie des sanctions économiques internationales qui asphyxiaient alors son économie.