La tension entre les Etats-Unis et l'Iran ne cesse de monter. Le 11 juillet dernier, Londres, indéfectible allié de Washington, a affirmé que des navires iraniens ont tenté un jour plus tôt d'empêcher le passage d'un pétrolier britannique dans le détroit d'Ormuz. Selon les explications données par le gouvernement britannique, la Royal Navy a été obligée d'intervenir pour assister ce pétrolier, propriété de BP shipping, en lançant des avertissements verbaux aux navires iraniens, qui ont fait ensuite demi-tour. La réaction des gardiens de la révolution ne s'est pas fait longtemps attendre. Dans un communiqué publié par l'agence de presse officielle «Sepah News», ces derniers nient tout blocage dudit pétrolier et toute confrontation avec les navires étrangers au cours des 24 heures passées. En effet, cette surenchère survient dans un contexte particulièrement tendu, avec comme préoccupation centrale, le retrait américain en mai 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien, suivi de rétablissement de lourdes sanctions contre l'Iran, lesquelles devraient s'aggraver davantage, à en croire les déclarations récentes de Donald Trump. D'où l'empressement de l'administration américaine à demander devant l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA), que l'Iran respecte au pied de la lettre cet accord. Sans doute, toutes ces tensions ne se sont exacerbées qu'au lendemain des attaques commises contre quelques pétroliers occidentaux dans le Golfe, imputées par Washington à Téhéran et la destruction d'un drone américain. Pour rappel, les Britanniques ont arraisonné le 4 juillet dernier un navire iranien qu'ils ont soupçonné de livrer du pétrole à la Syrie au large du Gibraltar. Or, les Iraniens contestent cette version, affirmant que ledit navire ne se trouvait pas dans les eaux territoriales britanniques. Rien n'est anodin dans l'affaire à vrai dire dans la mesure où cette opération a été menée quelques jours seulement après l'annonce faite par Téhéran de dépasser la limite imposée par la communauté internationale à ses réserves d'uranium faiblement enrichi. De plus, selon Josep Borrell, l'actuel chef de la diplomatie de l'Union européenne, cette action a été demandée auparavant par les Américains. D'ailleurs, après la réaction virulente des Iraniens qui promettent des représailles, les USA mettent en garde ces derniers, expliquant que les menaces contre la liberté internationale de navigation requièrent une solution internationale. Bref, les risques de confrontation directe entre les USA et la république islamique ont tellement augmenté ces derniers jours, que tous les clignotants sont au rouge.