Les étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou ont maintenu, hier encore, le cap de la mobilisation à l'occasion de la 46e marche du mardi pour le départ du système et l'instauration d'un Etat de droit et de démocratie. Appuyés par de nombreux citoyens, les étudiants, qui ont, ainsi, repris le chemin de la rue après leur retour de vacances d'hiver, ont également tenu à réaffirmer leur exigence de libération de tous les détenus d'opinion encore en détention, leur rejet du faux dialogue proposé par le régime et la revendication d'une transition démocratique de manière pacifique. Les manifestants qui ont battu le pavé de l'entrée de l'université jusqu'à la place de la Bougie, en passant par la rue Ahmed-Lamali et l'avenue Abane-Ramdane, ont, dès le départ de la marche, brandi des portraits des détenus Karim Tabbou, Samir Belarbi, Fodil Boumala, et du président du RAJ, Abdelouahab Fersaoui, ainsi que des pancartes appelant à leur libération. Sur certaines, on pouvait lire : "Libérez Fersaoui Abdelouahab, président du RAJ" et "Libération immédiate et inconditionnelle pour le président du RAJ ainsi que de tous les détenus d'opinion". Comme à l'accoutumée, tout en avançant sur l'itinéraire de la marche, les étudiants scandaient "Système dégage, l'étudiant s'engage", "La hiwar la chiwar, errahil obligatoire" (Pas de dialogue ni de concertation, votre départ est une nécessité), "Marhala intikalia" (Pour une transition démocratique). "Nous sommes encore une fois dans la rue pour exiger la libération des détenus d'opinion injustement incarcérés dans les geôles d'un pouvoir autoritaire et militaire qui sévit depuis 1962 et pour rejeter un dialogue qui n'aboutira à aucun changement", a déclaré un étudiant, avant de renchérir : "Nous voulons une transition pacifique qui aura pour but le transfert du pouvoir militaire au civil." Pour son camarade, "cette nouvelle sortie vise à réitérer l'engagement des étudiants dans le mouvement populaire pour un changement radical et pacifique du système politique en Algérie, ainsi que le départ du régime avec tous ses symboles nuisibles à la vie des Algériens". "Nous sommes là pour exiger la libération inconditionnelle de tous les détenus d'opinion et dire que nous sommes contre le faux dialogue proposé par le régime lui-même. Le combat continue jusqu'au recouvrement de la souveraineté populaire confisquée depuis le coup d'Etat militaire de 1962", a-t-il conclu. À noter que la situation préoccupante qui prévaut en Libye s'est invitée hier à la marche, puisque les étudiants ont également brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire notamment des messages de paix. Sur l'une d'elles on pouvait lire : "La paix dans Tamazgha et dans le monde. Non à la guerre, oui à la paix. Non à la mort, oui à la vie. Non à la destruction de la Libye, oui à l'édification et au vivre-ensemble en Libye."