Les étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO) ont réinvesti hier la rue à l'occasion du 31e mardi de la révolution pour un changement radical du système. La manifestation s'est ébranlée, à 11h, comme d'habitude de l'entrée principale de l'université. Tout au long de leur parcours, les étudiants, qui ont été rejoints par des dizaines de citoyens, ont scandé leur rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre, d'autres réclamant une période de transition et d'autres encore demandant la libération, sans condition, des détenus d'opinion et politiques. "Dawla madania machi âskaria", "La chiwar la hiwar transition obligatoire", "Libérez les détenus", "Djamhouria machi caserna", "Dirou intikhabat fi el casernate", étaient autant de slogans scandés par les manifestants qui ont également brandi des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire : "Non aux élections de la honte", "Libérez les détenus d'opinion", "Pour une transition démocratique souveraine" et "Non aux élections sans transition". Arrivés devant la cour de justice, les manifestants ont, comme convenu, organisé un rassemblement au cours duquel ils ont réclamé "une justice indépendante" et "la libération immédiate de tous les détenus d'opinion et politiques". "Nous avons maintenu la pression pour demander la refondation de l'Etat algérien. Nous n'avons pas peur des menaces de Gaïd Salah qui est allé jusqu'à interdire au peuple algérien de rejoindre sa capitale", a déclaré, sur place, Amirouche, étudiant à l'UMMTO. "Nous sommes encore là pour réaffirmer notre détermination à aller jusqu'à l'instauration d'un Etat de droit, souverain et démocratique et la libération de tous les détenus d'opinion et politiques", a-t-il enchaîné. Concernant la période de transition, longuement réclamée par les étudiants, Amirouche a affirmé qu'"en tant qu'étudiants, nous avons toujours maintenu notre revendication qui est une transition démocratique et souveraine". Lui succédant, son camarade, Aomar, a expliqué que "si les étudiants ont réinvesti la rue en ce 31e mardi, c'est pour dire encore une fois clairement qu'il n'y aura pas d'élection sans transition démocratique". "Aujourd'hui, le pouvoir, avec toutes ses pratiques machiavéliques, essaye de pousser le peuple à la violence pour qu'il puisse nous affaiblir mais, à cela, nous disons non. Nous n'avons pas vos matraques mais nous avons notre détermination et notre engagement pacifique", a-t-il encore martelé. K. Tighilt