Des dizaines de milliers de citoyens sont sortis hier dans la capitale, pour réitérer leur attachement au combat démocratique pour une "nouvelle Algérie." Les principales artères d'Alger-Centre grouillaient de manifestants ce vendredi. Ils ont démontré, une nouvelle fois, qu'ils n'étaient pas dans la rue uniquement pour assurer le minimum syndical de mobilisation du hirak. Ils ont exprimé pour la circonstance une volonté inébranlable à poursuivre vaillamment la révolution populaire pacifique à travers ses slogans et ses revendications. "Le combat continue jusqu'au recouvrement de la souveraineté populaire confisquée en 1962", peut-on lire sur l'une des nombreuses pancartes brandies par les premiers cortèges de manifestants. Sous une pluie hivernale conjuguée à un froid glacial, les hirakistes ont afflué de partout pour défendre les engagements pris le vendredi 22 février 2019. Ils ont d'abord rappelé que le mouvement de contestation populaire se porte bien en scandant en tamazight, notamment à l'occasion de Yennayer : "Bonne année ! Le hirak se porte bien." Signalons au passage qu'un impressionnant dispositif policier était déployé tout au long de l'avenue Asselah-Hocine et du boulevard Amirouche. Sur les banderoles portant des photos des hirakistes emprisonnés, brandies par des jeunes, on pouvait lire : "Libérez les détenus d'opinion et politiques qui croupissent encore en prison". Parés du drapeau national et drapés dans l'emblème amazigh, des femmes, des hommes, des jeunes et des moins jeunes ont scandé la recommandation du défunt Abane Ramdane : "Etat civil, pas militaire" ou le slogan "invitant le pouvoir à plier bagage". Ils ont également déployé des banderoles déclarant irrecevables les dernières initiatives de la Présidence. D'autres marcheurs paradent avec des pancartes refusant de légitimer le nouveau locataire du Palais d'El-Mouradia : "Nous n'avons pas voté le 12 décembre !" Pour leur part, les cortèges de manifestants venant de Bab El-Oued, de Belcourt, d'El-Harrach, de la place du 1er-Mai, du Télémly ont investi les boulevards Zighoud-Youcef, Asselah-Hocine, la rue Hassiba-Ben Bouali et la place Tafourah. Tout en insistant sur la préservation du caractère pacifique des marches, les contestataires ont brandi des pancartes sur lesquelles étaient portés des slogans hostiles au pouvoir : "Nous avons demandé l'application des articles 7et 8 de la loi fondamentale et non pas la révision de la Constitution" ou "Nous sommes contre le faux dialogue proposé par le régime lui-même".