Mis à part le problème de change avec les banques, les exportateurs de la wilaya de Annaba, du moins ceux versés dans l'exportation des produits périssables comme le poisson frais et les crustacés, se plaignent des contraintes administratives qu'ils rencontrent au niveau des services des douanes, ce qui porte un préjudice certain à la qualité de leurs produits, qui perdent en fraîcheur une fois arrivés à destination. Cependant, l'assainissement progressif de l'environnement autour des opérations d'exportation et la création de sites spécialisés mis à la disposition des exportateurs, qui peuvent se renseigner sur leurs partenaires et, particulièrement, sur leur santé financière, auront permis, pour l'année 2005, d'éviter les mésaventures rencontrées par deux exportateurs de Annaba l'année dernière, qui ont été simplement escroqués après avoir expédié leurs marchandises, l'un vers la France des crustacés et l'autre des pommes de terre, des oignons et des marrons vers la Tunisie, pour plus de 11 400 USD. Selon les services du commerce de Annaba, la situation des exportations hors hydrocarbures est en stagnation ces dernières années. L'éventail des produits vendus à l'étranger n'a pas changé, le secteur public (une dizaine de sociétés, dont la plupart sont des filiales de l'ex-SNS) se taillant la part du lion avec les produits ferreux, les phosphates, les gaz industriels, l'amonium, etc., exportés en grande partie vers les pays méditerranéens. Le secteur privé compte dix exportateurs actifs dans le papier, les bouchons de liège, la ferraille, l'acier inox et l'exportation de poisson frais, mais cette palette de produits n'a pas changé, les opérateurs se trouvant confrontés aux problèmes de financement et les banques sont toujours pointées du doigt lors des nombreuses réunions des opérateurs économiques. Cependant, si ces exportateurs sont considérés comme des “hommes d'affaires sérieux” par la direction du commerce, il n'en est pas de même pour de nombreux opérateurs versés dans l'exportation des produits ferreux, au vu du résultat de l'enquête menée par cette administration au début de cette année, et qui aura permis de présenter à la justice sept faux exportateurs qui avaient empoché le montant de la TVA (évaluée à plus de 23 milliards de centimes) sur l'exportation, alors que leurs produits ont été simplement vendus sur le marché local. Ce secteur, de l'avis même des responsables, reste encore entouré de flou, et l'on s'attend encore à de nouvelles arrestations. Hafiza M.