Prévu comme riposte au Forum de Constantine, ce regroupement, s'il intervient en retard, après que le Président de la République eut gelé le texte, est l'occasion pour les syndicalistes de l'UGTA de prouver par l'argument à l'opinion publique, que leur rejet du texte n'entre pas dans une lutte de clans en perspective de la présidentielle de 2004. Les cadres syndicalistes de l'est du pays sont conviés à un regroupement qui se tiendra aujourd'hui à Constantine. Cette rencontre est la première de trois autres rencontres régionales annoncées par les syndicalistes de l'UGTA en guise de riposte à la tenue à Constantine les 24 et 25 décembre dernier du forum sur les énergies. Une rencontre que les cadres de la Centrale ont boycottée parce que jugée organisée par des structures acquises dès le départ au texte objet de controverses. On se souvient que dans leurs interventions, le ministre de l'Energie et l'ex-président du Conseil national des privatisations avaient déclaré qu'en prenant part au forum, ils n'ont fait que répondre à une invitation des organisateurs (Coordination des associations de soutien au programme du président de la République) et qu'ils seraient prêts à répondre à d'autres invitations émanant d'autres organisateurs ayant une lecture différente du texte en question. L'essentiel, selon eux, est qu'il y ait un débat et que chacun avance ses arguments. Ainsi, l'opinion locale attend les organisateurs de ce regroupement sur deux fronts. Dans le premier, on aura la réponse sur la question relative à l'ouverture de la rencontre aux personnes et institutions acquises à l'avant-projet de loi ; dans le second, on aura une idée précise du point de vue de la Centrale sur les principaux amendements à l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures. Dans ce registre, les cadres et autres experts-conseils de la Centrale auront certainement à se prononcer sur des thèmes liés aux réserves nationales en pétrole, à la cadence d'exploitation des gisements, au choix à faire entre les réserves énergétiques et les richesses économiques à léguer aux générations futures, à la place de l'Algérie dans le marché mondial de l'investissement direct dans le secteur des hydrocarbures, aux procédures actuelles des appels d'offres, à l'actuelle politique de fiscalité pétrolière et, enfin, à la place de Sonatrach dans les marchés national et mondial. Aujourd'hui que le président de la République a gelé le texte sur les hydrocarbures avec des rumeurs persistantes sur un froid entre le locataire d'El-Mouradia et son ministre de l'Energie, les rencontres-ripostes de l'UGTA semblent, à première vue, obsolètes. Seulement, l'opinion publique nationale et même internationale, après avoir pris acte des arguments de Chakib Khelil, attend de la Centrale qu'elle défende ses positions. Aujourd'hui, à Constantine, après voir accusé les initiateurs du projet de tous les maux, allant jusqu'à douter de leur patriotisme, les syndicalistes de l'UGTA, alors qu'ils bénéficient de la même tribune attribuée, il y a voilà 20 jours, à l'équipe de Chakib Khelil, soit le même auditorium de la même université, doivent argumenter et répondre à des voix qui les accusent de défendre des positions de rente et d'agir dans le cadre de lutte de clans en haut lieu, indépendamment de l'intérêt suprême du pays. Aujourd'hui, on aura la réponse ou, du moins, une partie de celle-ci. M. K. PRECISION Dans notre article consacré à l'AADL et paru dans notre édition d'hier, une erreur malencontreuse dans le surtitre dudit article a dénaturé la nature de l'information. Il fallait lire, en effet, “chantier” et non “chantiers”, étant donné que seul le projet de Souidania est concerné par les retards dus aux insuffisances techniques de la société cubaine.