Résumé : La famille partage sa joie, mais ils n'ont pas envie qu'il retourne auprès de Kamélia. Sadjia tente de raisonner Idir, s'emporte devant son aveuglement. Elle lui rappelle qu'il les a exclus de sa vie et, sans vouloir le blesser, que c'est de sa faute s'il est coincé dans un fauteuil roulant. Il aurait pu y laisser la vie. À ses yeux, Kamélia est son porte-malheur. Elle veut le protéger. Idir est décidé à partir. Ils sont interrompus par des messages d'une inconnue qui lui envoie des photos. -Elle t'envoie des photos d'elle, à moitié nue, pour te tourner la tête, comme la première fois, dit Sadjia, en lui prenant le téléphone des mains pour les regarder. Elle aurait pu t'envoyer des photos du petit. Idir tente de lui reprendre l'appareil, mais elle recule. Elle fait défiler les photos, ne comprenant pas tout de suite pourquoi Kamélia semble dormir. La dernière photo lui arrache un cri. Kamélia et Tewfik ensemble, joue contre joue. Si lui sourit, Kamélia a les yeux fermés. Sadjia ressent une bouffée de chaleur et se sent étouffée tout d'un coup. Elle a vu que Tewfik ne s'est pas contenté de la violenter, il a aussi immortalisé ce moment-là. -C'est un monstre. murmure-t-elle. Il a pris des photos en souvenirs. C'est un malade. Un pervers. Idir garde la tête baissée, n'osant plus l'affronter après ce qu'il vient de recevoir. C'est l'occasion pour elle de laisser éclater sa colère. -Qu'est-ce qui lui prend ? Qu'est-ce qu'elle te veut cette moins-que-rien ? Elle croit que tu n'as aucun honneur ? Ce n'est pas parce que tu ne peux pas te lever que tu n'es plus un homme. Ou peut-être qu'elle veut t'envoyer un autre message ? -Tais-toi ! Laisse-moi passer. -Lalla veut te dire qu'elle reprend avec son ex, c'est ça ? C'est une diablesse. Elle veut te pousser au suicide ? On aura tout vu avec elle. Et toi, tu es aveugle. Tu es triste parce que tu n'es pas avec elle. La sonnerie du portable l'interrompt. Elle décroche, et quand elle entend une voix féminine elle se met à insulter. Elle croit que c'est Kamélia. -Arrête ! Tais-toi !, crie Idir. Si je me suicide, ce sera à cause de toi. Rends-moi mon portable. -Tu entends. Idir se bouche les oreilles pour ne pas entendre le chapelet d'injures et les menaces qu'elle profère. Son père les rejoint et lui arrache le portable. Il coupe la communication. Il reproche à sa femme de vouloir compliquer les choses. Mais Sadjia est rouge de colère. En fait, elle enrage de ne pas pouvoir donner une raclée à Kamélia. Elle n'arrive pas à se calmer. -Oui, toi, tu la joues père gentil, beau-père affectueux et respectueux. Mais sais-tu que ta chère belle-fille lui a envoyé des photos d'elle et de l'autre ? -Elle ne le ferait pas, même avec un couteau sous la gorge, dit son mari. Elle n'est pas folle. Les rares fois où je l'ai vue, j'ai pu constater qu'elle est une femme calme et sensée. Alors, arrête de crier et de dire n'importe quoi. Le portable sonne à nouveau, et quand il lit l'identifiant, il ferme les yeux, ravalant sa colère. -C'est Nawel, dit-il à Idir en lui tendant le portable. Tu réponds si tu veux. Idir refuse de prendre l'appel. Il regarde l'historique d'appels et constate que sa mère s'était trompée. Ce n'était pas Kamélia qui avait appelé, mais leur amie. -Oh mon Dieu ! Quelle honte ! Tu t'en es prise à la mauvaise personne. La colère t'aveugle. Qu'est-ce que je vais lui dire qui puisse t'excuser ? -Elle doit être comme elle. -Tu as une langue de vipère, dit Idir. Tu me déçois. Vraiment, j'aurais voulu que tu me réserves un meilleur accueil. Tu savais que j'étais parti voir mon fils, et au lieu de t'en réjouir, tu cherches la petite bête pour tout gâcher. Crois-tu que je veuille retourner avec elle ? Non, pas parce que je ne l'aime plus mais parce qu'elle mérite de refaire sa vie et d'être heureuse. -C'est une sorcière. -Sorcière ou pas, je tiens à elle. N'essaie pas de t'impliquer davantage, lui conseille-t-il. Car c'est ma vie. On a voulu fonder un foyer, et toi, tout ce qui t'importe, est de nous séparer. Tu as toujours fait de ma vie un enfer. Même maintenant, après avoir vu la mort de près, tu ne me lâches pas.
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