La solution à la crise que vit le FFS depuis plusieurs mois s'éloigne. Alors qu'un comité de médiation, appelé comité ad hoc, a convié à la tenue prochaine d'une session d'un conseil national unificateur, des membres de l'instance présidentielle sortent de leur silence et contestent cette option. Dans une lettre rendue publique jeudi, Sofiane Chouikh, membre de l'instance présidentielle du FFS, appelle à la tenue rapide d'un congrès du parti pour mettre fin à la crise de leadership que connaît son parti. "(…) Tenir un conseil national au siège national, en l'état actuel, n'est que risque supplémentaire d'affrontements fratricides aux conséquences graves", a tranché le responsable, un opposant à Ali Laskri. S'il estime que cette rencontre est "impossible" dans les conditions actuelles, Sofiane Chouikh appelle à la tenue d'un congrès ordinaire dans les plus brefs délais pour l'élection d'une nouvelle instance. Avant cela, il demande à ses camarades de l'instance présidentielle de démissionner pour provoquer le déclic et refaire donc le congrès de 2013. "(…) J'appelle les camarades, membres de l'instance présidentielle, à une démission collective, dont je ferai partie, pour tenir ce congrès et permettre ainsi aux militants d'élire une nouvelle instance, car il y va de l'intérêt de notre parti et de celui du pays", écrit Sofiane Chouikh. Depuis l'été dernier, le FFS est, en effet, géré par deux parties. La première, drivée par Ali Laskri et Brahim Meziani et surtout Mohand-Amokrane Chérifi, membres de l'instance présidentielle, a installé Hakim Belacel comme premier secrétaire national. Mais ce groupe est interdit d'entrer au siège national du parti. L'autre groupe est mené par Hayet Teyati et Sofiane Chouikh, deux autres membres de l'instance présidentielle. Ils ont nommé, avec l'aide d'une bonne partie des membres du conseil national, Belkacem Benameur, premier secrétaire national. Ce dernier reproche notamment à l'autre groupe de faire partie du Pacte de l'alternative démocratique. "(…) La décision d'arrimer le FFS sous la chapelle du ‘Pacte de l'alternative démocratique', loin d'être dans la droite ligne des traditions du parti, qui refuse que les jeux d'appareils soient idéologiques ou ethniques de nature à rajouter de la confusion et à mettre le FFS en marge de ses positions originelles", écrit Sofiane Chouikh. Devant cette situation, un groupe de militants a entrepris une mission de médiation. Un groupe ad hoc a été constitué pour organiser une session du conseil national. Le comité, composé de membres issus des deux belligérants, a même proposé la date du 15 février pour la tenue de cette rencontre du conseil national, censée fixer la date du prochain congrès. Si le travail de médiation se poursuit officiellement, des cadres du FFS travaillent en coulisses sur un autre chapitre. Ainsi, on apprend que Hayet Teyati, membre de l'instance présidentielle, veut ester en justice Ali Laskri dans le but de récupérer le cachet du parti, que l'ancien député de Boumerdès garde chez lui. Un geste qui aggravera encore davantage la crise qui secoue ce parti qui n'arrive pas à tenir son congrès depuis 2018. Certains soupçonnent la responsable de vouloir utiliser le cachet lors des prochaines échéances électorales.