Invité, mardi 14 janvier, par le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, subit depuis des attaques de part et d'autre. La raison : sa déclaration sur les détenus d'opinion, un sujet qu'il a abordé avec M. Tebboune lors de leur entrevue. Même si Soufiane Djilali a rendu public le contenu de ses pourparlers avec le chef de l'Etat, il n'en demeure pas moins que sa sortie sur les détenus d'opinion a suscité et suscite toujours la polémique. Le chef de Jil Jadid a déclaré que le chef de l'Etat l'a rassuré et qu'il ne pouvait, en aucun cas, "interférer dans le processus judiciaire" enclenché. Hormis ce qui s'apparente à une assurance quant à la libération des détenus, Soufiane Djilali a laissé échapper un propos qui a provoqué une vague d'indignation parmi l'opinion publique. En effet, il a soutenu, lors de son passage sur Radio M, qu'il revient, désormais, "aux détenus de démontrer qu'ils sont victimes et qu'ils n'ont commis aucun délit". D'aucuns assimilent cette déclaration à un déni de la présomption d'innocence et accusent le chef de Jil Jadid de faire dans "la surenchère au profit du pouvoir", en "justifiant les arrestations des hirakistes". "C'est à la justice de prouver la culpabilité des détenus et non à ces derniers d'apporter les preuves de leur innocence", ont réagi la plupart des internautes et des manifestants. Contacté par Liberté, Soufiane Djilali a tenu à apporter des précisions quant à ce qu'il a appelé "une mauvaise compréhension" de ses déclarations. "Il y a une réaction incompréhensible", a-t-il dit, estimant qu'il y a une réaction "violente" et que celle-ci est "montée de toutes pièces" pour transformer "de manière odieuse mes propos". Soufiane Djilali a expliqué que concernant l'innocence ou la culpabilité des détenus que sa déclaration concerne plutôt des charges, autres que celles relevant de l'opinion. "S'il s'avère que des charges autres que celles relevant d'opinion sont retenues contre un ou plusieurs détenus, c'est au tribunal que les choses seront connues", a dit Soufiane Djilali. Sur un autre volet, le chef de Jil Jadid regrette que cette campagne qui le vise soit menée "par des cercles connus" pour "leur proximité douteuse avec le pouvoir". "Tous mes contacts avec les représentants du pouvoir sont publics", a-t-il dit, accusant certains de mener "des négociations obscures".