Résumé : En allant chercher le carnet de santé du bébé, Fathma est surprise par la réaction de sa fille quand elle lui apprend qu'il est fiévreux. À quelque chose malheur est bon. Kamélia tremble à l'idée de le perdre. Elle fait l'effort de se préparer et part avec elles aux urgences de l'hôpital le plus proche. Nawel n'en revient pas. Elle est heureuse et soulagée de la voir revenir à la vie. Kamélia, en n'écoutant que sa douleur, est devenue irresponsable et égoïste… - C'est normal ! Chacun fait son deuil de manière différente, dit Nawel. Tout ce qui compte maintenant, c'est que ton fils aille mieux et qu'il retrouve sa maman chérie, ajoute-t-elle affectueusement, en la serrant dans ses bras. Tu vas voir, le simple fait d'être près de lui le rassurera et le réconfortera. Il ne sentira plus sa fièvre. - Je l'espère, murmure-t-elle, alors qu'il ne cesse de pleurer. Mon petit cœur, ça y est, maman est là… Elle lui prend la main et ne peut s'empêcher de pleurer lorsqu'il s'accroche fermement à son doigt. Elle lui parle doucement alors que le pédiatre finit de l'examiner. Il lève la tête et sourit, pour les rassurer. - Ce n'est pas grave, dit-il. Il a une infection urinaire. Je vais établir une ordonnance. Il ira mieux dès ce soir. Evitez de trop le couvrir. Aérez sa chambre, et s'il transpire n'hésitez pas à le changer. - On peut rentrer à la maison ? - Il sera mieux chez vous. Il vous suffit de suivre mes consignes et tout rentrera dans l'ordre, dit le pédiatre. Ne vous inquiétez pas. Toutes trois le remercient. Nawel prend l'ordonnance et passe à la pharmacie. Une heure plus tard, ils arrivent à la maison. Fathma aère la chambre du bébé et change les draps, pendant que Kamélia lui donne son médicament. Elle le change ensuite, puis le met au lit. Il s'endort rapidement. - Regarde, il va déjà mieux, dit Nawel. Ma chère, je vais te donner un conseil : reprends-toi en main. Fais-moi plaisir. Je veux retrouver mon amie d'antan. Kamélia le lui promet. Le temps de se faire la bise, Nawel part rassurée. Une fois dans le taxi, elle envoie les photos du bébé à son père, puis l'appelle pour lui donner les dernières nouvelles. - Adem est malade, une petite infection urinaire. C'est fréquent aux premiers mois. Il a de la fièvre, mais avec le traitement cela passera vite. - Et Kamélia ? Elle souffre encore ? - Oui, mais il s'est passé quelque chose, une sorte de déclic dès qu'elle a su qu'Adem était malade. Là, elle s'occupe de lui. Je crois qu'elle ira mieux. Je vais continuer à lui rendre visite et la pousser à sortir. Depuis la mort de son père, elle a passé tout son temps enfermée et dans l'obscurité. Tu rentres quand ? - Je rentre ce soir. Sais-tu si Tewfik s'est manifesté ? S'il l'a recontactée ? - Non, aucun signe de lui depuis la publication des photos sur ton ancien compte, dit Nawel. Aux dernières nouvelles, d'après un ami, il est retourné auprès de sa femme et de ses enfants. - J'espère qu'il est guéri de ma Kami ! Préviens-moi dès que tu as du nouveau, la prie-t-il. Merci pour tout. - De rien. Nawel raccroche. Elle se sent bien. Elle a pu aider la famille de son amie et espère que celle-ci reprendra les rênes de sa destinée. La sonnerie de son portable lui arrache un soupir. Elle reconnaît le numéro du concierge. Elle s'occupe encore du studio de Kamélia. Elle l'a loué à un jeune couple depuis quelques mois. - Oui ? - On a un souci avec les voisins du dessus. On ne les fréquente pas, mais ce qui se passe chez eux ne nous laisse pas indifférents. Cette famille a des problèmes. Cela dure depuis des semaines, et là on n'en peut plus ! Le mari bat sa femme. On entend tout. L'autre fois, je suis monté pour lui parler. Sincèrement je craignais qu'il la tue. Il m'a reproché de me mêler de leur vie privée. Il nous a menacés. Maintenant, ma femme est terrorisée. Elle est déjà partie. Elle ne peut plus vivre dans la peur. C'est un fou. Demain, je partirai à mon tour. Si vous pouvez passer demain, je vous remettrais les clefs. Ou je les confie au concierge ? - Vous êtes sûr ? - Oui. J'y passerai ma dernière nuit et me ferai tout petit. Je ne veux plus le voir. - Demain, je passerai à la première heure, promet-elle, avant de raccrocher. En s'y rendant le lendemain matin, elle est surprise de trouver Tewfik dans la cage d'escalier.
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